Les opérations financières se succèdent autour du groupe Lagardère, dont la gestion par Arnaud Lagardère est contestée par une partie des actionnaires. Parmi eux, le groupe Vivendi, premier actionnaire de Lagardère et propriétaire de son principal concurrent dans l'édition, le groupe Editis. Vivendi, propriétaire de 26,7 % du capital de Lagardère, assure ne pas vouloir en prendre le contrôle...
Depuis plusieurs semaines, le groupe Lagardère fait face à une fronde d'une partie de son actionnariat : le majoritaire Vivendi annonce dans un communiqué détenir 26,7 % du capital du groupe d'Arnaud Lagardère. La gestion et la stratégie de ce dernier sont copieusement critiquées par Vivendi, mais aussi Amber Capital (propriétaire de 20 % du groupe), tandis que le fonds souverain du Qatar (13 % du capital) leur apporte un soutien à peine dissimulé.
Vivendi a fait monter la pression ces derniers jours, en annonçant détenir 26,7 % du capital de Lagardère : « Vivendi SE a l’intention de poursuivre ses achats sous réserve des conditions de marché, y compris par l’exercice, selon le niveau de prix applicable, des droits de première offre et de préemption consentis par Amber Capital », précise par ailleurs le groupe à l'Autorité des marchés financiers, cité par l'agence Reuters.
Vincent Bolloré, derrière le groupe Vivendi, aurait dans l'idée d'atteindre au moins 27 % du capital de Lagardère, ce qui serait, semble-t-il, son chiffre porte-bonheur. Dans le même temps, Vivendi « n’a pas l’intention d’acquérir le contrôle de Lagardère SCA », assure-t-on dans le même communiqué.
Et pour cause : l'Autorité de la concurrence pourrait mettre un coup d'arrêt à une opération qui verrait un même groupe détenir Editis et Hachette, les deux plus importants groupes d'édition français. Vivendi chercherait plutôt à placer quelques personnalités au conseil de surveillance de son concurrent, ce qui lui offrirait un avantage sans précédent, d'un point de vue commercial.
Sur ce point, le tribunal de commerce de Paris rendra sa décision sur la demande de convocation d'une assemblée générale exceptionnelle le 14 octobre prochain. Cette dernière aborderait justement la question de la refonte du conseil de surveillance du groupe Lagardère...
Vivendi laisse toutefois planer la menace d'une acquisition de Lagardère SCA, indiquant dans son message qu'il serait « en mesure, selon le niveau de prix appréciable, d’exercer ses droits de première offre et de préemption susvisés s’ils trouvaient à jouer, en assumant l’obligation de dépôt d’offre publique qui pourrait en résulter ». Cette obligation de dépôt d’offre publique se déclenche dès lors qu'une personne morale ou physique détient 30 % du capital d'une entreprise ou des droits de vote...
Photographie : illustration, ActuaLitté, CC BY SA 2.0
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Dominique L., le 06/10/2020 à 15:56:13
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