Tian'anmen, 1989... la place qui subira une lourde répression contre les étudiants chinois venus manifester en faveur de la démocratie... À l'époque, Li Peng est premier ministre. Les événements resteront dans l'Histoire, au point que le nom même de la place et tout ce qui s'y rattache soit désormais frappé d'un tabou sans précédent en Chine...
Pourtant Bao Pu, éditeur de Hong Kong avait prévu de publier les mémoires dudit premier ministre, avec un tirage à 20.000 exemplaires qui devaient sortir demain, indique l'agence Reuters. Sauf que toute cette aventure éditoriale s'arrêtera là.

Et tout coup de fil passé au ministère des Affaires étrangères reste manifestement sans suite.
L'éditeur est le fils de Bao Tong, haut conseiller à l'ancien secrétaire général du parti communiste, Zhao Ziyang. Il avait déjà publié les mémoires de son propre père l'an passé. Attendu que la Chine n'a jamais publié de rapport officiel ni autorisé de compte-rendu d'enquête qui expliquerait les événements, le livre de Bao Pu représentait une véritable manne, permise par le statut politique privilégié de Hong Kong.
En dépit de son rattachement en 1997 à la Chine, Hong Kong jouit en effet d'un statut privilégié concernant les questions les plus délicates.
Le manuscrit a vu son authenticité mise en cause : il apporterait en effet des précisions sur la manière dont les hautes sphères du pouvoir chinois décidèrent de traiter les manifestants à l'époque de ces événements. Selon les informations qu'il contient, les étudiants ont ouvert le feu en premier sur les soldats, contraignant ces derniers à riposter. Bilan : 313 morts, dont 42 étudiants et 23 militaires.
En outre, le gouvernement chinois se préparait « à une effusion de sang », expliquerait dans ce livre Li Peng. Et d'avancer le nom de Deng Xiaoping, qui aurait alors préconisé la loi martiale pour d'une part tenter de minimiser les pertes, mais également venir à bout de cette révolte.
Sauf qu'en se mobilisant de la sorte contre la sortie de ce livre, les autorités semblent revenir sur son authenticité et lui conférer une valeur historique forte.
Exception faite que Bao ne disposait pas de l'accord de Li Peng pour ce faire, et qu'en l'état actuel, ayant tenté un passage éditorial en force, il se retrouve contraint de faire machine arrière. Peut-être que par le biais d'une version numérique, The Diary Tiananmen of Li Peng pourrait cependant voir le jour...
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