Et de deux. Le Syndicat national de l'édition a annulé aujourd'hui une réunion organisée entre sa Commission sociale et les organisations sociales représentatives des correcteurs, réunion qui devait à l'origine avoir lieu le 9 février dernier et au cours de laquelle un projet d'accord devait être présenté. La situation sociale des lecteurs-correcteurs de l'édition reste problématique, si bien que les ministères de la Culture et du Travail seront sans doute amenés à intervenir.

« Fruit d'une concertation sérieuse et constructive, ces discussions devraient permettre une avancée concrète dans l'évolution du statut des travailleurs à domicile (TAD) dans l'édition de livres », assurait en janvier dernier le Syndicat national de l'édition. Quelques semaines plus tard, l'évolution du statut est toujours attendue par les intéressés, alors que le SNE vient d'annuler une réunion prévue aujourd'hui sur le sujet.
Cette réunion correspondait à celle du 9 février dernier, décalée par le SNE : c'est pourtant au cours de cet ultime rendez-vous avec les organisations sociales représentatives que l'édition devait présenter son projet d'accord sur la réforme du statut des correcteurs. Pour rappel, ces derniers demandent depuis plusieurs années une révision de l'annexe IV de la convention de l'édition.
Parmi les revendications, un lissage des rémunérations sur l'année, mais aussi indemnisation en cas de baisse de l'activité, lutte contre le paiement en droit d'auteur ou le recours à la microentreprise, mais aussi la mutuelle ou encore le 13e mois... Dans l'ensemble, les lecteurs correcteurs, souvent travailleurs à domicile, réclament une considération et des droits similaires à ceux des salariés sur site.
Ces dernières semaines, la situation des lecteurs correcteurs a fait l'objet de nombreuses questions posées à la ministre de la Culture Françoise Nyssen au Sénat. Maryvonne Blondin, sénatrice PS du Finistère et membre de la Commission culture, éducation, communication du Sénat a reçu une réponse le 14 février dernier, signée par la ministre de la Culture, mais énoncée par Stéphane Travert, ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, en l'absence de Françoise Nyssen.
Si la réponse reprend les principaux éléments de langage que le ministère met en avant sur le sujet depuis plusieurs mois, elle indique néanmoins que « [l]es partenaires sociaux ont prévu de se réunir en commission mixte paritaire au début du mois de mars prochain au ministère du Travail. Ils se sont donné pour objectif de signer un accord qui pourrait aboutir à une réécriture de l'annexe IV de la convention collective de l'édition, permettant de sécuriser davantage la situation des correcteurs travailleurs à domicile et de leur apporter de nouveaux droits ».
Sauf que cet accord, pour le moment, est loin d'être finalisé... Le statut des correcteurs serait un motif de dissension jusqu'au sein de la Commission sociale du SNE, ce qui expliquerait l'annulation de la dernière réunion. Dans la suite de sa réponse, la ministre de la Culture assurait encore : « Si la négociation venait à échouer ou que des blocages persistaient, le ministère de la Culture et le ministère du Travail pourraient être amenés à proposer une médiation. »
L'hypothèse semble désormais très probable...