Au cœur de l’actualité littéraire et judiciaire depuis le début de l’année, l’affaire Matzneff a pris une tournure plus concrète avec le coup d’envoi d’une enquête sur les faits racontés par Vanessa Springora dans son livre et par l’auteur lui-même dans son œuvre. Plusieurs perquisitions ont été menées : au sein de la maison d’édition Gallimard, mais aussi au domicile parisien de Gabriel Matzneff.

Affichage dans le Quartier latin, à Paris (ActuaLitté, CC BY SA 2.0)
L’Office central de répression des violences aux personnes (OCRVP) a mené une série de perquisitions, depuis ce mercredi 12 février : la première a eu lieu au sein de la maison d'édition Gallimard, qui a publié une grande partie des livres de Gabriel Matzneff. L'objectif des enquêteurs était de mettre la main sur des écrits non publiés de l'auteur, afin d'obtenir des renseignements sur d'autres victimes.
Ces perquisitions viendront nourrir une enquête ouverte contre Matzneff pour « viols sur mineur » de moins de 15 ans, rappelle l’AFP, alors qu’un procès distinct, pour « provocation à commettre des atteintes sexuelles et des viols sur mineurs » et « apologie de crime », s’est ouvert ce mercredi 12 février au matin.
La perquisition chez Gallimard a permis aux enquêteurs de localiser un coffre-fort dans lequel plusieurs écrits inédits de l’auteur, « jugés spécialement scandaleux » s’ils étaient publiés, seraient conservés. Ils permettraient ainsi d’identifier des victimes potentielles.
Dès le lendemain, c’est le domicile parisien de Gabriel Matzneff qui a fait l’objet d’une perquisition, indique Le Parisien. L’écrivain n’était pas présent, car il s’est exilé depuis le mois de janvier en Italie, où il a récemment été interrogé sur les faits par le New York Times, assurant par exemple se sentir « très, très seul » et reprochant à d’anciens soutiens de l’abandonner.
Cette recherche des enquêteurs a porté sur tous les lieux où les écrits de Matzneff pourraient être entreposés : ainsi, le site actu.fr rapporte que l’abbaye d’Ardenne, qui abrite l’Institut mémoires de l’édition contemporaine (IMEC) a elle aussi fait l’objet d’une perquisition le mercredi 12 février.
Correspondances et journaux intimes sont conservés par l’institution dans 124 boîtes d’archives : « Gabriel Matzneff a [...] déposé l’ensemble de la correspondance qui atteste des nombreuses aventures amoureuses qu’il relate dans ses journaux intimes », peut-on lire sur le site de l’IMEC.
Dossier : Affaire Matzneff, l'historique complet, depuis Le Consentement jusqu'au procès
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Loliphan, le 17/02/2020 à 17:20:01
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