Le secteur culturel vient d’apprendre avec consternation ce qui semblait inéluctable. La ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, n’a pas d’autres choix que de confirmer les annonces présidentielles. Et, plus délicat encore, d’en préciser certaines encore floues.

« Nous avons besoin de la culture, de la lecture. Laissons ouvertes les librairies, et les bibliothèques », indiquait pourtant François Hollande. Ce message de l’ancien président rejoint celui d’autres, comme la présidente de la Région Île-de-France, Valérie Pécresse : « Parce que lire est essentiel à la vie, encore plus dans la période chaotique que nous traversons! Parce que nos librairies ne doivent pas disparaître, remplacées par les GAFAM, je demande que les librairies soient déclarées magasin de première nécessité en cas de confinement ! »
15 jours de mise à l'épreuve
Des voeux pieux, difficilement audibles depuis la rue de Valois. Pour la librairie, qui depuis 24 heures retient son souffle, la sanction tombe, prévisible : fermeture définitive des boutiques, au moins pour les 15 premiers jours de ce confinement. En revanche, conformément aux alternatives posées par le président, la vente à emporter sera fortement encouragée. Pas de place pour les clients, donc, mais la possibilité officielle de vendre des livres.
Nous sommes là très loin des attentes du Syndicat de la librairie française, qui épaulé par le Syndicat national de l’édition et le Conseil permanent des écrivains, appelait à une exception pour le commerce du livre.
Que seul le click and collect maintienne les librairies à flot ne rassure pas : comme le confirme la ministre, les librairies ne comptent pas parmi les commerces ouverts, et en ce sens, pas comme l’un des commerces essentiels. D’ici deux semaines, une première phase de confinement sera passée, et ainsi que l’avait indiqué Emmanuel Macron, un point d’étape sera effectué. Dans ce cas, la situation des librairies sera réévaluée. Peut-être.
Il en ira de même pour les bibliothèques, autorisées à mettre en place un système de livraison – mais aucune précision concernant le click and collect pour les établissements de prêt. « La lecture de livres est une activité essentielle à nos vies citoyennes et individuelles », affirmait ce matin le SLF dans un communiqué. Un message qu’il faudra encore faire passer auprès des ministères idoines.
Commentaires
Pas de commentaires
Poster un commentaire