Une mission d’information était diligentée par le Sénat, pour examiner l’extension des horaires d’ouverture des bibliothèques. Confiée à Colette Mélot (Les indépendantes — Seine-et-Marne) et Sylvie Robert (SOCR — Ille-et-Vilaine), la mission plaide en faveur des aménagements réalisés depuis quatre ans.
Avec l’accompagnement financier de l’État, ces quatre dernières années, et le plan Bibliothèques, découlant du rapport Orsenna, « la dynamique est au rendez-vous », constate la mission.
Ainsi, « en 2019, 343 projets étaient financièrement soutenus, permettant une augmentation de l’amplitude horaire hebdomadaire de 8 heures 30 en moyenne. 623 communes ou intercommunalités étaient engagées, 747 bibliothèques impliquées, et 9,1 millions de Français concernés », indique le Sénat.
Les rapporteures voient dans ces différentes évolutions « d’indéniables avancées qualitatives ». En effet, l’extension des horaires s’avère plus conforme aux besoins des citoyens, avec pour conséquence d’augmenter la fréquentation, d’une part, et de diversifier les publics, d’autre part.
Dès lors, « le rôle des bibliothèques dans la réduction des fractures sociales et territoriales » se voit renforcé. Raison pour laquelle la mission s’accompagne de recommandations, en mesure de pérenniser et d’améliorer plus encore ce mouvement.
DÉCONFINEMENT: le défi des bibliothèques
Sylvie Robert indique qu’« il y a urgence à assurer la pérennité financière des projets en cours au-delà des cinq années de soutien de l’État » et insiste sur « la nécessité de veiller au financement des nouveaux projets ». Colette Mélot relève « le besoin d’accompagnement en ingénierie des collectivités territoriales » et appelle à « mettre l’accent sur la formation initiale et continue des personnels des bibliothèques ».
Pour Catherine Morin-Desailly, présidente de la commission, il importe qu’une « attention particulière soit portée, au nom des droits culturels, aux bibliothèques, médiathèques et aux écoles de musique ».
Parmi les recommandations, certaines touchent à l’aide financière de l’État, d’autres à la politique de lecture publique.
– assurer la pérennité financière des projets en cours au-delà des cinq années de soutien de l’État en préparant, dès à présent, la période de transition vers d’autres relais de financement ;
– garantir aux nouveaux projets le bénéfice de l’aide financière d’amorçage en veillant à l’abondement suffisant du dispositif de soutien de l’État jusqu’en 2022 et au-delà ;
– améliorer l’accompagnement en ingénierie des collectivités les moins bien dotées pour réduire les disparités territoriales ;
– mettre l’accent sur la formation initiale et continue des professionnels dans le cadre des prochaines « Assises de la formation en bibliothèque territoriale » ;
– encourager la coopération entre les bibliothèques territoriales et les bibliothèques universitaires en incitant le ministère de la Culture et le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche à mener une réflexion commune ;
– sécuriser juridiquement la compétence lecture publique des départements en affirmant dans la loi le caractère obligatoire du rôle du département sur les bibliothèques départementales de prêt.
Le rapport est à consulter ci-dessous, également disponible en téléchargement.
crédit photo : ActuaLitté CC BY SA 2.0
Commentaires
Pas de commentaires
Poster un commentaire