Après la culpabilité nouvelle, qui rejaillit sur les jeunes générations allemandes, qu'évoquait l'auteur de Le liseur, une nouvelle phase de réhabilitation en Allemagne se dessine, du côté de Nuremberg.
Durant la période nazie, des ouvrages, entre autres, furent confisqués par les autorités aux juifs du pays et d'ailleurs. Des livres que Julius Streiocher, propriétaire du journal antisémite Der Stürmer, avait demandé que l'on collecte, pour servir à la recherche scientifique. On ignore encore laquelle, mais à Nuremberg, les habitants avaient largement suivi cet appel, alors que l'on estime que 10.000 juifs y vivaient alors.

Pour Liebl Rosenberg, historien et responsable du travail de restitution, cité par l'AFP, la ville est la seule au monde à détenir un aussi important « stock d'écrits dérobés par les nazis ». Pour l'heure, la fameuse liste, qui n'a rien de Schindler, présente des personnes qui résidèrent en Allemagne et en Autriche. Elle sera bien entendu augmentée au fur et à mesure des recherches.
Bien moins cotés que les toiles de maîtres également dérobées par les nazis, ces ouvrages auraient plutôt une valeur sentimentale. Ainsi, Leibl Rosenberg prend mille précautions : « Pour nous, chaque propriétaire, chaque héritier est important. On doit agir comme si chaque livre était un Matisse. » Et Christine Sauer, de la bibliothèque municipale, d'évoquer un devoir de restitution. « Ces oeuvres sont d'une grande valeur d'autant que l'on sait que la génération concernée s'éteint progressivement ».
Derniers souvenirs des personnes disparues, l'établissement qui détient aujourd'hui les livres a pu en restituer 150, envoyé aux États-Unis, en Angleterre, ou encore en Autriche, en Suisse et en Israël.
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