Pour Mü Editions, les problématiques de la diffusion se posaient depuis quelque temps. Mais quand on est une petite structure, basculer chez de grands groupes, pour améliorer sa présence en librairies… Difficile. Pour y parvenir, Davy Authuil, le fondateur, rejoindra les éditions Mnémos, avec qui plusieurs collaborations furent menées.
Dès septembre 2019, la Mu-tation s’enclenche : à l’initiative de Frédéric Weil, cofondateur de Mnémos, l’idée de construire un label Mu au sein de la maison prend forme. Plus que forme. Derrière ce rapprochement, l’opportunité de bénéficier d’une diffusion et distribution assurée par le groupe Média Participations.
En effet, depuis le 1er novembre, les Indés de l’Imaginaire — composé de Mnémos, Les Moutons électriques et Actu SF — ont rejoint Média Diffusion.
Le label Mu décollera avec deux premiers titres en mars — et une présence toute particulière à l’occasion du Salon du livre de Paris. Le catalogue de Mü Editions restera en revanche chez Makassar, « avec qui nous avons extrêmement bien travaillé », précise Davy Authuil. Sur une base de 6 à 10 titres par an, le label part à la recherche de textes et d’auteurs avec « une vision multiple de la littérature ».
Plus qu’un terme passe-partout, c’est l’idée d’œuvres transfictionnelles qui se dégage. « Pour parler du monde, on peut aborder les questions macro, globales, qui dégagent les lignes de force. Mais ce qui importe, ce sont les conséquences sur l’humain, donc le micro : comment les lignes de force influent sur la vie des personnes. »
Des romans qui sont à ranger dans une catégorie de littérature générale, avec un pied dans l’imaginaire : « Introduire un changement de paradigme, et proposer un pas de côté, cela impliquait de quitter temporairement le réel. De s’en écarter, pour mieux le révéler », poursuit l’éditeur.
Raison pour laquelle les ouvrages seront diffusés par l’équipe MDS de littérature générale.
D’ailleurs, les trois grands titres de Mü Éditions, Moi, Peter Pan de Michael Roch, Dernières fleurs avant la fin du monde de Nicolas Cartelet ou Confessions d’une séancière de Ketty Steward, surfaient déjà sur cet entre-deux. Au point de les rendre « difficiles à défendre uniquement en imaginaire ».
Nouveau site, nouvelle identité graphique réalisée par Mu et couvertures des ouvrages par Kévin Deneufchatel, dont on peut découvrir le travail ici : le label Mu prendra un élan nouveau. « Il faut imaginer : nous passons de 40 librairies où nos livres étaient présents, à une diffusion nationale. » Un territoire mieux couvert, alors que dans le même temps cinq ouvrages ont déjà été publiés par des éditeurs poche — Pocket, Folio SF et Livre de poche…
À l’avenir, « mais rien ne presse », garantit Davy Authuil, certains titres seront réédités, parce qu’ils rentrent dans cette ligne et ce positionnement, « pour un public alerte, curieux, quelquefois inquiet des bouleversements en cours, qui cherche des histoires, des personnages, des critiques, des visions et des perspectives en réelle adéquation avec ce qui compose ses imaginaires et ses cultures ».
Et pour ouvrir le bal, un tour de France, quelque peu freiné par les grèves, doit intervenir, afin de présenter les ouvrages aux libraires, « dans une vraie logique de partenariat ».
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