Une fréquentation en hausse, une programmation riche et un projet de rénovation ambitieux qui démarrera dès l'an prochain, tout semble aller pour le mieux à la Bibliothèque Public d’Information de Paris. Et pourtant, ce jeudi, elle est une nouvelle fois en grève.
Le site Bibliothèque en lutte développe les raisons de ce mouvement social de protestation. Censé améliorer la qualité de l’accueil au sein de l’établissement, le projet de rénovation n’est peut-être que de la poudre aux yeux. Pour l'intersyndicale BPI, ce dernier « baisse le niveau des collections et détériore l’accueil ».
Le début des travaux de rénovation de la BPI est annoncé pour l’année prochaine et devrait courir jusqu’en 2022. Bien que la bibliothèque devrait grandement rester accessible au public, certaines collections devront tout de même être déplacées et seront donc inaccessibles pour une durée de quelques jours à quelques semaines.
Selon le site, c’est un « déménagement arbitraire des collections qui entame la qualité des fonds de la bibliothèque (livres retirés par manque de place, incohérence dans des regroupements de disciplines) pour coller au projet ». Un projet issu d’un « simulacre de concertation avec le personnel autour du projet contrairement à ce qui est annoncé dans la presse et sur le site de la BPI ».
« La direction veut faire passer au forceps un projet à peine modifié par rapport à celui de Patrick Bazin [précédent directeur, NdR]. On diminue le nombre de banques d’accueil, on déplace les collections et on les regroupe de façon totalement incohérente... On supprime des loges pour l’accueil des personnes ayant un handicap », énumère un proche du dossier auprès de ActuaLitté.
Et les problèmes s’accumulent : « Ils ont également réduit la durée de conservation des périodiques en version papier en salle de lecture ou on les supprime pour les remplacer par des bases de données numériques et des revues en ligne numérique. Pour autant le nombre de postes de consultations ne permet pas toujours au lecteur qui en a besoin de s’en servir... »
Pour les personnels, la situation devient difficile à soutenir : « La direction est dure, très accès sur le contrôle des agents, cadres comme subalternes. Souvent intransigeante, elle invente des règlements qu’elle applique aux agents, qui sortent du règlement du ministère de la Culture. »
Le remplacement de bibliothécaires titulaires par des vacataires coûtant moins cher à la bibliothèque qui encore une fois se fait particulièrement sentir aux bureaux d’accueil en fin de journée. On peut ajoute à cela la nouvelle offre d’accès internet entraînant de nombreux conflits, car inadaptée.
L'intersyndicale craint de voir se poursuivre la baisse de la qualité des services comme des renseignements ainsi que la sécurité du personnel, mais aussi des publics. Alors pour protéger leur BPI elle appelle à la mobilisation.