Non, les produits de la culture bavaroise n'ont, au grand dam de l'humanité, pas seulement marqué les esprits par l'abondante gastronomie paysanne, les Pils bien blondes et autres grosses berlines. Le Land de Bavière détient actuellement les droits sur le pamphlet d'Adolf Hitler, leg maudit dont devrait hériter le domaine public d'ici fin 2015. Le ministère de la Culture recherche actuellement des moyens juridiques pour empêcher sa libre réédition en Allemagne... tandis qu'a été évoqué le projet d'en publier une version tout spécialement destinée au jeune public.
L'investigation a été lancée des suites d'un déplacement, en Israël, du chef du gouvernement Horst Seehofer (CSU, Union chrétienne-démocrate) accompagné de son ministre de la Culture. Au cours de cette visite diplomatique, les représentants israéliens se sont déclarés outrés à l'idée que ce texte antisémite puisse être remis en vente dans les libraires germaniques.
Si le livre de l'ancien dictateur nazi n'a pas été imprimé depuis 1945, il reste assez aisé de se procurer un vieil exemplaire parmi ceux toujours en circulation dans certaines librairies du pays.
L'AFP a rapporté un paradoxe pour le moins curieux : tandis que le ministère de la Culture s'attache à empêcher les nouvelles publications, le ministère des Finances, quant à lui, préparerait la sortie de plusieurs éditions...
Du côté du ministère de la Culture aurait été annoncé avec précautions : « L'exploration des moyens pour interdire une édition originale de Mein Kampf n'empêche pas l'édition d'une version annotée de l'ouvrage ». Le ministre des Finances de Bavière, Markus Söder, affirmant, il y a quelques mois, sa volonté de démystifier l'ouvrage polémique, expliquait : « Nous voulons clairement montrer à quel point ce livre, aux conséquences catastrophiques, est absurde ».
Seraient prévues des parutions d'éditions annotées par des historiens, une version audio ou encore une traduction anglaise. Mais l'idée la plus saugrenue est sans doute celle d'adapter Mein Kampf pour les enfants... Des publications qui devraient impliquer un financement à hauteur de 500.000 euros.
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