En France, les libraires ont pris les devants pour proposer des solutions à la crise que traverse la profession, chaque semaine amenant son lot de fermetures... Les indépendants s'inquiètent tout particulièrement, en attendant avec fébrilité le plan librairie que le ministère de la Culture doit dévoiler au cours du Salon du Livre 2013. Outre-Atlantique, les ventes accusent encore le coup, mais certaines petites librairies sentent le vent tourner.
Cory Doctorow en dédicace à la librairie Dark Carnival, Berkeley (Pip R. Lagenta, CC BY-ND 2.0)
Pas de surprise : les ventes des libraires américains pour l'année 2012 se chiffrent à 15,21 milliards $, une baisse par rapport aux 15,28 milliards de l'année précédente. Cependant, la chute est considérablement ralentie, à - 0,5 %, si l'on regarde les résultats sur une longue période. Il y a mieux : sur le seul mois de décembre, les ventes ont gagné 2,9 %, probablement grâce à la période des fêtes.
Attention, toutefois : ces chiffres, communiqués par l'U.S. Census Bureau, concernent les magasins qui tirent plus de 50 % de leur chiffre d'affaires du livre, mais qui vendent parfois d'autres produits. Cependant, le vaste territoire des États-Unis pourrait bien favoriser d'autres acteurs que le dématérialisé Amazon : au coin de la rue, la petite librairie, plus conviviale, vaut bien le déplacement...
Les États-Unis n'ont jamais bénéficié d'un réseau très dense de librairies, et beaucoup d'Américains sont surpris de mesures de protection comme le prix unique du livre, impensable sur les terres de la libre concurrence (et le Department of Justice veille...) De grandes chaînes comme Borders, aujourd'hui disparue, ou Barnes & Noble, sont d'ailleurs les premières victimes de cette politique, face au e-commerce.
Mais les libraires ont aujourd'hui le sentiment d'une légitimité à être présent sur ce marché : Jamie Schwesnedl, qui a récemment ouvert avec son épouse Angela la librairie Moon Palace Books à Minneapolis, explique ainsi à LitSeen : « Nous pensons vraiment qu'il s'agit du moment idéal pour ouvrir une librairie. Les gens commencent à chercher des façons plus intelligentes de passer leur temps libre, avec des activités qui les connectent au monde et aux autres, et veulent vivre dans un quartier avec des commerces où se rendre à pied, ou en vélo... »
Un revival hippie à Minneapolis ? Non, juste une librairie qui ouvre.
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