Pas de déclarations fracassantes avant son allocution du 24 novembre : Emmanuel Macron prépare les Français à plusieurs scénarios. Mais un seul reste assuré : pas de déconfinement précipité, comme le confirme le ministre de la Santé, Olivier Véran. Dans un entretien au JDD, le président de la République entend poser quelques certitudes pour lutter contre le doute qui s'installe. Il parle de clarté et de cap, mais le ministre de la Santé maintient son discours : « Aujourd’hui, le niveau de circulation du virus dans le pays est le même qu’au moment du couvre-feu. Il n’est pas question de déconfiner. »
Des projections à février 2021
Et le locataire de l’Élysée de reprendre : face au caractère imprévisible de la pandémie, et sa dimension mondiale, il entend, lui, donner une ligne directrice. « Nous devons être au rendez-vous de l’Histoire. Et la France a tous les atouts pour l’être », promet-il. Même les contrats pour des vaccins, trois contrats signés, manifestement, pour 30 millions de doses.
Pour l’instant, cette date du 1er décembre, originellement pointée lors de l’annonce d’un reconfinement, demeure : elle s’accompagnera de trois étapes marquant le retour l’activité — avec notamment la perspective des congés de fin d’années et de l’amorce de 2021.
Confinement, limitations de déplacement, précise le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, et l’attestation toujours obligatoire, Jean Castex l’avait souligné dans son point d’étape. Des mesures d’allégement ne seraient pas envisagées avant du 1er décembre, pour les commerces, sous réserve de mesures sanitaires extrêmement strictes.
C’est au moment des vacances de Noël qu’un nouvel allégement pourrait intervenir, là encore, à la condition de réserver ses agapes avec les siens — et ne pas envisager des fêtes à plusieurs dizaines de personnes pour le réveillon. De toute évidence, les décisions seront liées à la manière dont la maladie elle-même évoluera.
Mais on sait d’ores et déjà que bars et restaurants endureront toujours des restrictions. Pour ce qui est des autres commerces, il faudra attendre mardi même si le pays donne l’impression d’être sur la bonne voie, d’après le Premier ministre. Restrictions allégées, certainement, et le locataire de Matignon avait, ce 21 novembre, affirmé son souhait d’une réouverture « d’ici quelques jours ».
Les pronostics pour les premiers sont pessimistes, les dates du 16 janvier, et même du 1er février ont été communiquées par les autorités dernièrement. Théâtre, lieux d’exposition, cinémas — donc musées, n’ont pas non plus de réelles perspectives d’avenir dans les prochaines semaines.
Trois étapes, et de la patience
Gabriel Attal l’assure de toute manière : « Les assouplissements se feront en trois étapes [...] poursuit-il, d’abord autour du 1er décembre, puis avant les congés de fin d’année, puis à partir de janvier 2021. » S’envolent ici les hypothèses d’une réouverture des librairies au 26 ou 27 novembre — les grands acteurs de la vente ayant accepté de décaler le Black Friday, le week-end n’incarne plus un enjeu majeur.
Nous nous dirigerions donc vers une première sortie de crise pour début décembre, avec les commerces non essentiels. La seconde envisagerait un couvre-feu durant les fêtes, ou encore des limitations de personnes lors de réunions privées. Quant à la dernière, fin janvier 2021, elle reste chargée de mystères.
L’une des solutions était la réouverture au 27 novembre, après plusieurs semaines de lourdes tensions commerciales – le click and collect pèse lourd sur les structures, préparées en termes sanitaires, pas vraiment en logistique.
Un libraire, basé dans le sud de la France, assurait à ActuaLitté : « Nous sommes changés en logisticiens, sans en avoir les moyens ni la structure. Certes, nous créons de nouveaux comptes, par internet, mais ce ne sont pas là nécessairement de nouveaux clients. »
Demeurent, dans tous les cas, les inquiétudes manifestées par les structures de distribution, à l’image de Madrigall. Ces dernières demandent aux éditeurs d’anticiper les commandes de réassort, « afin de nous assurer, tous collégialement, une reprise à la hauteur de ce que nous savons faire ».
Pour autant, si la reprise venait à être aussi vigoureuse qu’en mai dernier, « il y a grand risque pour que les centres de distribution, déjà au maximum de leurs capacités sur un mois de décembre normal, ne soient pas en mesure d’accompagner éditeurs et points de vente dans cette période cruciale », indiquait le distributeur voilà quelques jours.
mise à jour 23/11 : 8 h 20
Dans son édition matinale, Le Monde rapporte que l’enjeu, selon des conseillers du ministère de l’Économie, est « d’étaler au maximum les achats de Noël pour que tout le monde ne court pas dans les magasins les quinze derniers jours de décembre ». Autrement dit, des réouvertures autour du 1er décembre, qui revêt désormais des atours de fête nationale, voire de l’indépendance…
Pour les commerces, le protocole sanitaire sera renforcé, de toute évidence, mais cette projection inclurait donc les bibliothèques, à même de réouvrir durant la même période.
Photo : Emmanuel Macron - ActuaLitté CC BY SA 2.0
Commentaires
Ach so, le 23/11/2020 à 07:17:28
Répondre
Poster un commentaire