Livres Hebdo organise le 16 février prochain un forum à la Maison de l'Amérique latine en présence des principaux candidats à l'élection présidentielle, rapporte l'AFP. L'occasion pour les éditeurs, libraires et bibliothécaires de cuisiner ceux-ci sur leurs mesures pour le secteur.
Seront présents Frédéric Mitterrand (en tant que ministre de la Culture ou en tant que représentant d'un certain candidat ?) ; Aurélie Filippetti, chargée de la culture pour François Hollande ; Marie-Christine Blandin, qui occupe le même poste chez Eva Joly ; Alain Hayot de l'équipe de Jean-Luc Mélenchon ; Gaël Nofri, responsable du sujet pour Marine Le Pen et Marin de Viry, le conseiller en com' de Dominique de Villepin. On attend également un représentant du Modem de Bayrou.
La sélection semble privilégier les détenteurs déclarés des 500 signatures, et plus largement les candidats les plus représentés par les sondages (puisque Le Pen laisse – encore – planer le doute sur ses parrainages).
Nul doute que les professionnels du livre assailliront les invités avec des questions sur leur politique culturelle : il faut dire que celle-ci n'est représentée qu'à l'occasion dans la campagne, et sous des atours plutôt opportunistes, à la manière du « produire français » de Bayrou au Salon de la BD d'Angoulême. (voir notre actualitté)
Si les promesses permettront sans doute à quelques-uns de s'en sortir sans grand mal, le plus décrié risque bien d'être Frédéric Mitterrand avec un bilan plutôt ingrat à défendre : outre le four Hadopi, il devra sûrement justifier pourquoi les deux bons tiers du budget du Ministère de la Culture sont consacrés à la communication :
« Le président se défend en assurant avoir augmenté le budget de la culture. Si les chiffres lui donnent raison, il convient d'apporter quelques nuances. En quatre ans, le budget a augmenté de 25 %. La subtilité est que Frédéric Mitterrand est à la tête de deux ministères « mission culture » et « communication ». Et sur les 7,4 milliards de budget cette année, 2,09 milliards reviennent à la culture » analysait-on le 25 janvier dernier.
Mais les autres candidats risquent fort de voir leur crédibilité faiblir en cas de simple rejet de la politique culturelle de ces cinq dernières années. En effet, ils auront face à eux des électeurs, certes, mais des électeurs rompus aux futurs enjeux du monde de la culture et du livre.
Un rendez-vous qui fera suite, vraisemblablement, à celui du 13 janvier dernier, où Nicolas Sarkozy avait reçu des représentants des organisations professionnelles, à l'occasion d'un déjeuner. Le président avait même eu le bon goût de proposer une mutualisation des forces, pour le rachat de la Fnac...
Pas de commentaires