La rumeur se fait persistante, outre-Atlantique : la chaine de librairies Barnes & Noble serait sur le point d'être rachetée par un fonds d'investissement. Pas n'importe lequel, cela dit : Elliott Management, qui a investi il y a un peu plus d'un an dans la chaine de librairies britannique Waterstones. Selon les observateurs, si la rumeur s'avère exacte, le groupe Barnes & Noble sortirait renforcé de l'opération.

(photo d'illustration, JJBers, CC BY 2.0)
La rumeur d'un rachat imminent de la chaine de librairies Barnes & Noble enfle, aux États-Unis : le fonds d'investissement Elliott Management serait particulièrement intéressé par le groupe, proposant jusqu'à 6,50 $ par action alors que la valeur de ces dernières tourne autour de 6 $ en bourse. Celle de Barnes & Noble, elle, est estimée à 436 millions $ par Wall Street.
En avril 2018, Elliott Management s'était déjà invité dans le conseil d'administration d'une autre chaine de librairies, britannique cette fois, en s'offrant une participation majoritaire dans le groupe Waterstones, pour un montant non dévoilé.
L’état des deux sociétés n’est toutefois que difficilement comparable : quand Waterstones réussit plus ou moins à tenir bon face à la concurrence des ventes sur internet et notamment d’Amazon, Barnes & Noble a enchainé les périodes difficiles ces dernières années. Si bien que les actionnaires du groupe américain ont peu à peu perdu confiance dans la direction de l’entreprise.
Groupe à la dérive cherche sauveur
Il faut dire que les dernières années ont été plutôt rudes pour la chaine de librairies américaines : après la crise économique de la fin de la première décennie des années 2000, Barnes & Noble a du faire face à la concurrence de plus en plus agressive d’Amazon. Aujourd’hui, les parts de marché de ce dernier sont estimées à 50 %, contre 20 % pour B&N.
Les fermetures de magasins se sont succédé, avec 1 enseigne sur 8 qui a tiré définitivement son rideau entre 2010 et 2017. La direction n’est pas pour autant restée de marbre : un nouveau modèle de magasin a fait son apparition depuis plusieurs mois, proposant plus de diversité dans les produits, mais aussi des espaces plus chaleureux, où les livres sont mieux mis en valeur et l’espace pour circuler ou s’arrêter pour lire plus important.
Barnes & Noble s’est même lancé assez tôt dans l’aventure du livre numérique, en produisant son propre lecteur ebook, le Nook. Une tentative qui n’a jamais vraiment porté ses fruits, et sera peut-être abandonnée par l’éventuel nouveau propriétaire.
À ses nouveaux défis commerciaux se sont ajoutées des problématiques internes : le dernier PDG de Barnes & Noble, Demos Parneros, a été licencié, accusé de harcèlement envers plusieurs employés. Le groupe l’accuse également d’avoir fait échouer une précédente offre de rachat, qui aurait cette fois été formulée par WH Smith, un autre groupe de librairies britannique.
Mise à jour 07/06, 14h36 :
La rumeur s'est révélée exacte, et James Daunt, PDG de Waterstones, sera nommé PDG de Barnes & Noble, désormais valorisé à hauteur de 683 millions $. Les deux groupes fonctionneront toutefois de manière indépendante. Le conseil d'administration de Barnes & Noble a voté ce rachat à l'unanimité.
via Wall Street Journal
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