Mis en lumière depuis quelques années, le poste éditorial de « sensitivity reader » a déjà fait couler beaucoup d'encre : ces lecteurs correcteurs d'un nouveau genre sont chargés de traquer les termes, expressions ou thématiques qui pourraient froisser certains lecteurs, voire susciter un véritable scandale. Si bien qu'on les appellera désormais « démineurs et démineuses éditoriaux », en France...

Apparus sous cette dénomination aux États-Unis, les sensitivity readers relisent et conseillent les éditeurs et les auteurs sur un aspect bien particulier des manuscrits : les termes, expressions ou actions qui pourraient choquer une partie de l'opinion, et notamment ceux que l'on peut désigner comme des minorités culturelles, ethniques ou sexuelles.
Un travail de relecture, donc, qui protège les intérêts commerciaux des maisons d'édition d'une part, et évite aux auteurs de se fourvoyer en pratiquant l'appropriation culturelle ou en signant des textes mal renseignés. Aux yeux de certains, ce poste reste toutefois sujet à polémiques, parce qu'il exercerait une certaine censure sur les textes.
Preuve que les sensitivity readers font leur chemin dans l'édition française, la Commission d'enrichissement de la langue française propose une dénomination adéquate, les « démineurs éditoriaux ».
Une liste sur le vocabulaire de la culture, publiée ce 23 mai au Journal officiel, propose ce terme et d'autres, pour remplacer des noms et expressions étrangers, le plus souvent anglais, utilisés dans des domaines de la culture. Pour rester dans l'édition, la commission propose aussi de traduire la « chick literature » ou « chick lit » par la « romance urbaine », genre qui « met en scène avec humour et dérision une jeune citadine d'aujourd'hui ».
VOCABULAIRE: l'audio à la demande voué
à remplacer le podcast
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On retrouvera dans cette liste d'autres termes anglais devenus monnaie courante, qu'il est désormais possible de remplacer avec les termes français adéquats, dont le fameux spoiler, déjà traduit sous le terme « divulgâchage ». Ou encore le showrunner, poste qu'il convient de désigner comme le « directeur de série », et la vidéotox ou infox vidéo, le pendant audiovisuel de la bien connue infox...
La liste complète est accessible à cette adresse.
Photographie : mary wareham, CC BY-ND 2.0
Commentaires
Rebiata, le 14/08/2020 à 15:24:38
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NAUWELAERS, le 14/08/2020 à 17:22:49
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Rebiata, le 14/08/2020 à 18:05:44
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NAUWELAERS, le 14/08/2020 à 19:01:30
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Thibaut, le 25/05/2020 à 15:02:07
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Densité, le 25/05/2020 à 15:15:20
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NAUWELAERS, le 25/05/2020 à 19:33:27
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NAUWELAERS, le 25/05/2020 à 19:38:20
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Muriel, le 26/05/2020 à 08:24:30
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Ilola, le 26/05/2020 à 19:43:58
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NAUWELAERS, le 26/05/2020 à 22:54:22
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Ilola, le 27/05/2020 à 09:01:20
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