Le printemps du livre audio est une journée de rencontres interprofessionnelle, consacrée à ce format qui, depuis quelques années, prend de l’ampleur. Encore ignoré du grand public, il bénéficie d’un intérêt tout particulier depuis que les grosses usines américaines s’y consacrent.
Marie Sellier - ActuaLitté, CC BY SA 2.0
Relai de croissance pour l’édition, véritable engouement public : cette journée brosse un tableau de l’activité, ouverte par Marie Sellier, présidente de la Société des Gens de Lettres. Car dans cette maison « qui est celle de la défense des auteurs, et de tous les livres, il est normal qu’à un moment on parle du livre audio, ou du livre lu », indique-t-elle.
Trois ans après un premier rendez-vous manqué, la SGDL accueille donc cette journée d’échanges, parce que « le livre audio est une ouverture vers autre chose, vers le rêve et la beauté des voix », poursuit-elle. « Longtemps, j’ai moi-même considéré le livre audio comme une prothèse à la lecture. Mais il me semble que nos grands aînés auraient été très intéressés par ces nouveaux développements du livre. »
Pour Cécile Palusinski, présidente de l’association La plume de paon, qui porte depuis une dizaine d’années ce format, la relation au livre lu est celle d’une longue patience. Basée à Strasbourg, l’association a longtemps disposé d’un référent qu’est l’Allemagne, dont l’engouement pour ce format est connu de longue date.
Cécile Palusinski - ActuaLitté, CC BY SA 2.0
« Pourquoi cela fonctionne-t-il en Allemagne et pas en France ? Cela peut tenir au fait que les lectures par les auteurs sont très développées outre-Rhin, en librairie. Mais cela tient également à une vision culturelle : selon une étude que nous avions commandée, la perception change radicalement d’un pays à l’autre », explique-t-elle.
En France, nous aurions tendance à associer le livre audio à une déficience visuelle, alors que nos voisins allemands ont plutôt une approche liée à la voix, aux souvenirs d’enfance, et à l’écoute comme véhicule des émotions.
Se référant à l’étude d’IPSOS, réalisée pour le SNE en 2017, la présidente de La plume de paon souligne qu’une évolution se constate en France.
« De plus en plus, le livre audio est associé à un objet littéraire à part entière », relève Cécile Palusinski, « mais la question de l’accessibilité reste essentielle. » L’arrivée de nouveaux opérateurs dans la commercialisation et la diffusion — citons Google en février dernier, ou plus récemment l’association Orange, Kobo et Fnac —, mais également du côté des éditeurs avec Lizzie chez Editis, une véritable effervescence est en cours.
#printempsdulivreaudio18
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