Tragédie grecque, dans les hautes sphères boursières : mis en cause voilà près d’un mois, Arnaud Lagardère, à la tête du groupe éponyme, se cherche des alliés. En début de semaine, les noms de Vincent Bolloré et Marc Ladreit de Lacharrière sortaient. Objectif : contrer l’attaque d’Amber Capital, fonds britannique, pour renforcer la position de l’héritier du groupe. Et désormais, leur intervention est confirmée.

Vincent Bolloré - C0
Le 16 avril, Les Echos dévoilaient la stratégie : l’assemblée générale du groupe Lagardère, qui doit intervenir le 5 mai, menace l’avenir d’Arnaud. En cause, une gestion peu efficace, contestée par les investisseurs britanniques, détenteurs de 16 % du capital. Amber Capital reprochait en effet une « sous-performance » et mieux encore, « une décennie d’erreurs stratégiques majeures ».
En somme, les seuls axes du groupe qui fonctionnent, Hachette Livre (Lagardère Publishing) et le volet travel retail (les boutiques Relay), auraient mérité plus d’attention, plus d’investissements – choses trop peu prises en compte par Arnaud Lagardère. Et voilà : avec 16,42 % au capital, Amber demande une mise à plat qu’Arnaud Lagardère, avec 7,3 % ne pouvait éviter.
Il fallait donc des appuis stratégiques, et de poids : voici comment Vincent Bolloré, grand patron de Vivendi (et donc du numéro 2 de l’édition, Editis, concurrent de Hachette), se retrouve à prendre 10,6 % du capital du groupe Lagardère. Dans la foulée, le milliardaire Marc Ladreit de Lacharrière, qui avait repris La Revue des Deux Mondes (avec le Penelope Gate qui s’en suivit…) qui l’accompagne. Ce dernier reprend un peu plus de 3 %, juste assez pour passer sous les radars de l’autorité des marchés financiers.
Voici comment le patron d’Editis se retrouve à devenir propriétaire de 10 % du groupe Lagardère, et donc de Hachette Livre, pour protéger le devenir d’Arnaud Lagardère.
Les spéculations vont bon train depuis, sur les motivations profondes. « Dans l’édition, les stratégies intégratives multimédia ne marchent jamais, mais dans ce cas, peut-être est-ce juste une logique de masse internationale ? », commente prudemment un éditeur, heureux de n’appartenir à aucun des deux groupes.
Suite au prochain épisode, ce 5 mai.
via Libération, Le Point, Le Monde
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