Vaste sujet d’inquiétude depuis les premières annonces du gouvernement, l’annulation des manifestations a entraîné de nombreux questionnements. Les événements de 5000, puis 1000 et enfin 100 personnes ne pouvaient plus se tenir. Pour les auteurs, un manque à gagner évident, et dangereux. Mais la Sofia se veut rassurante.
Ce sont quelque 400 projets à travers la France qu’aide La Sofia, à travers l’action culturelle. Parmi eux, plus de 300 festivals et manifestations littéraires, rappelle l’organisme dans un communiqué. Or, suite à la disparition contrainte d’événements, dans le cadre de la pandémie du coronavirus, le conseil d’administration de l’OGC a choisi de ne pas demander de remboursement.
Les aides attribuées pour 2020, de manière exceptionnelle, seront maintenues. « Afin de ne pénaliser personne, la Sofia demande aux organisateurs, au regard de la situation exceptionnelle, de rémunérer dans les conditions initialement prévues les auteurs et autrices programmés, alors même que les événements sont annulés », indique un communiqué.
Cette demande de maintenir les rémunérations, la SGDL l’avait formulée expressément ce 12 mars. La Société des gens de lettres faisait siens les propos de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, qui avait encouragé les grandes sociétés à payer pour les prestations, quand bien même elles n’auraient pas lieu. De même alors pour les auteurs, qu’il faudrait rémunérer.
Or, ce choix des organisateurs découlait du maintien des subventions octroyées par les différents partenaires.
Une excellente nouvelle
« Dès les premières annonces du Président de la République, la semaine dernière, la Charte a alerté La Sofia sur le besoin de maintenir les subventions versées aux salons et manifestations littéraires annulés. Afin que ces derniers versent aux auteurs et aux autrices les rémunérations prévues », explique Guillaume Nail, président de la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse à ActuaLitté.
« Cette décision est donc une excellente nouvelle, en ceci qu’elle indique la direction à prendre pour le secteur de la culture tout entier : tous les événements, salons, rencontres scolaires, interventions annulées constituent un manque à gagner considérable pour les créateurs et créatrices. Qui plus est, par leur statut à cheval entre le salariat et l’indépendance, ceux et celles-ci sont les grand·es oublié·es des dispositifs d’urgence des pouvoirs publics. »
Désormais, l’organisation attend désormais que le Centre national du livre, mais aussi les collectivités territoriales, les DRAC et les autres financeurs de ce type d’événement « respectent leurs engagements, manière de marquer leur soutien à la création en cette période de crise ». À ce titre, le ministre vient tout justement de déclencher un plan de 5 millions €, sur les fonds du CNL, pour venir en aide à la filière. Et le Centre assurera le versement des aides prévues.
Exceptionnel... ou du bon sens ?
Un organisateur de salon, pas encore annulé, indique que cette orientation était prévue à partir du moment où SGDL et CNL ont appelé à soutenir les auteurs, dont les revenus accessoires vont être atteints par l’annulation des festivals et rencontres scolaires.
« L’enveloppe des subventions Sofia est dédiée à ces rémunérations. La plupart des salons ont décidé de payer les auteurs pour les actions qui étaient prévues. En soi il est donc logique qu’ils puissent le faire avec les soutiens prévus initialement », pointe-t-il.
« Il est juste surprenant que la Sofia estime faire un geste “exceptionnel” en ne demandant pas le remboursement. Il ne devrait pas être exceptionnel, mais seulement évident et de bon sens pour le soutien des auteurs... Communiquer ainsi donne le sentiment de faire une fleur aux salons... alors que ce n’est que leur permettre de faire leur travail, à savoir soutenir le livre et l’écrit à travers les actions qu’ils mènent avec des auteurs (en les rémunérant) vers le public. »
D’autant qu’aucune annulation ne l’a été en l’occurrence par choix, mais plutôt par contrainte extérieure indépendante de toute volonté des organisateurs… « Reste que cela ne va pas faire lourd, individuellement », relativise un autre.
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Coucou25, le 19/03/2020 à 08:49:45
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