Avec 67.248 nouveautés et 162.246 titres de fonds vendus chaque année dans les librairies indépendantes du Québec, difficile de ne pas lire une forte dynamique. Dans une étude menée par l’Association des libraires du Québec avec la société de gestion de la BTLF, ce sont deux années de 2016 à 2018 qui sont balayées. Au menu de l’enquête, quatre grandes thématiques :
• les ventes de livres de fonds et de nouveautés
• les ventes des éditeurs québécois et étrangers
• les ventes aux collectivités et au détail
• la rotation des stocks
• les ventes des éditeurs québécois et étrangers
• les ventes aux collectivités et au détail
• la rotation des stocks
L’idée est de pouvoir brosser un tableau chiffré, en marge des Rencontres interprofessionnelles que l’ALQ propose depuis maintenant 11 ans. Sur la période examinée, on note tout d’abord une augmentation du nombre d’établissements : 99 points de vente en 2016, 104 en 2017 et 108 en 2018.
L'édition québécoise, force tranquille qui résiste
En moyenne annuelle, les librairies ont ainsi vendu 214.503 titres distincts, avec une autre spécificité : six fois plus de nouveautés étrangères commercialisées que québécoises. Mais également, trois fois plus d’éditeurs étrangers que québécois. Pourtant, les maisons de la Belle Province représentent le même volume en ventes annuelles que leurs homologues.
Le seul secteur où les éditeurs hors Québec dominent est la littérature : 2018, 1022 (72 %) éditeurs étrangers ont vendu au moins un exemplaire, par rapport à 348 (28 %) éditeurs québécois.
Les collectivités représentent une moyenne de 41 % des ventes — avec 54 % issues de catalogues étrangers. C’est par ailleurs le secteur jeunesse qui reste le plus sollicité, soit 36 % de l’ensemble des ventes. Et bien entendu, les collectivités recherchent du sang neuf : 59 % des achats sont des nouveautés.
On constatera qu’entre 2016 et 2018, le secteur jeunesse est passé de 57.689 titres, à 59.368 puis 60.800 exemplaires vendus — soit 28,7 % de parts de marchés en librairie.
Quant aux rotations des stocks, elles sont inférieures à la moyenne des autres magasins indépendants des sous-secteurs du commerce de détail, apprend-on. Cette rotation désigne la transformation d’un ouvrage en stock, converti en vente. En moyenne, les établissements disposent de 12 169 titres, avec un taux de rotation de 2,51. Un taux finalement faible, qui a plusieurs conséquences — comme la baisse possible de la trésorerie, ou la perte d’opportunités : l’espace occupé empêche d’acquérir des titres qui tourneraient plus efficacement.
Il revient alors aux libraires de gérer les délais de retour et de mise en place pour améliorer l’équation entre entrées et sorties — et donc protéger au mieux sa trésorerie.
La diversité, force de l'indépendance
La directrice de l’ALQ, Katherine Fafard souligne que « si l’étude indique qu’il n’y a pas un si grand écart entre la part des ventes du livre de fonds et de la nouveauté (44 % et 56 % en moyenne), elle démontre qu’il y a un écart plus marqué quant au nombre de titres vendus (71 % et 29 % respectivement) ». La nouveauté désigne un ouvrage qui compte 12 mois de mise en marché depuis sa parution.
Par ailleurs, il faut noter que 62 % des titres sont vendus à moins de 5 exemplaires, et 73 % à moins de dix. On en conclut alors que « les libraires jouent un rôle essentiel dans le maintien de la bibliodiversité et qu’ils doivent déployer des efforts supplémentaires ». Et ce tant financièrement qu’humainement. Pour mieux mesurer ces faits, indiquons que 370 livres s’écoulent entre 1001 et 4999 exemplaires et seulement 8 à plus de 5000 exemplaires.
Le gros des ventes s’opère donc entre 1 et 10 exemplaires, soit 157 504 exemplaires annuellement.
D’autre part, la nouveauté reste un fort moteur, mais « le livre de fonds représente une grande part des ventes et des titres vendus ». Cependant, toute la logistique et la promotion reposent sur cette dernière, alors même qu’elle ne représente que 29 % des ventes globales. Mais la grande nouvelle reste qu’au cours des trois dernières années, le taux de croissance moyen des librairies est de 5,1 % — un véritable motif de réjouissance.
On pourra consulter l’étude dans son intégralité ci-dessous, ou la télécharger à cette adresse.
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