Les règles étaient assouplies pour toutes les entreprises, avait assuré le gouvernement. Le Covid-19 mettait le pays à genoux, et les employeurs tout autant. Mais quand Amazon décide, en réaction à la condamnation judiciaire, de fermer ses entrepôts et mettre ses salariés en chômage partiel, voilà que l’assouplissement n’est plus de rigueur… Selon l’AFP, l’administration a rejeté la demande de mise en chômage partiel formulée par Amazon. On sait qu’à partir du 1er juin, les consignes seront modulées et les conditions revues, voire corrigées. Mais pour les 10.000 personnes placées en activité partielle, l’administration a objecté une fin de non-recevoir.
Sollicité, le ministère du Travail n’apporte aucune précision ni motivation à ce refus. Cependant, pour la direction d’Amazon France, la décision de la cour d’appel de Versailles n’est évidemment pas étrangère à ce rejet.
De fait, le directeur général, Frédéric Duval, avait bien expliqué que cette fermeture des entrepôts visait à s’épargner le risque d’une amende évaluée à 1 milliard € par semaine. Contraint de ne plus assurer que la livraison de produits de première nécessité, la firme optait pour une fermeture radicale — sollicitant cependant les entrepôts européens et sa market place pour continuer l’approvisionnement.
Manifestement, l’administration française ne s’en est pas laissé conter et renvoie donc l’entreprise à ses responsabilités.
Syndicats unanimes
La réaction des syndicats ne s’est pas fait attendre : CGT, SUD et CFDT Amazon France appuient unanimement le choix de l’administration. Et de considérer que la demande d’Amazon était « proprement indécente ». En effet, « ce dispositif a été mis en place pour venir en aide aux salariés des entreprises dont l’activité est rendue impossible dans la période, comme la restauration ou les commerces non essentiels ».
AMAZON: déconfiture internationale
Or, en décidant de la fermeture des entrepôts français, tout en faisant appel à ceux d’Europe, pour contourner les deux décisions de justice, Amazon tendait le bâton pour se faire battre.
Voilà une semaine, la CGT avait déjà affirmé qu’il y aurait « plusieurs décès » au sein des entrepôts français. « La sécurité et la santé de nos salariés sont notre priorité absolue. Nous confirmons, à nouveau, qu’aucun décès n’est à déplorer au sein des sites Amazon en France », avait rétorqué rapidement un porte-parole auprès d’Europe 1.
Notons cependant que, fin avril, les syndicats proposaient de mettre en place un retour à l’activité progressif, suivant un calendrier à définir. Effectifs réduits, réorganisation du travail, durant une première période d’une dizaine de jours. La suite se déroulerait alors sur un mois, avec un retour « qui commencerait par exemple deux semaines après cette reprise d’activité limitée et après présentation par la direction d’un retour d’expérience, avant une reprise d’activité complète ».
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Fulcrum, le 04/05/2020 à 23:35:08
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