Avec une avance de 700.000 €, l'ancien maire de Londres s’apprêtait à devenir biographe de Shakespeare. L’idée était de profiter du 400e anniversaire de la mort du Barde, et le contrait signé était annoncé en juillet 2015. Or, non seulement rien n’est sorti, mais Boris Johnson demanderait un nouveau délai. Une sorte de blague façon Puck…
Johnson s’était fait une spécialité des biographies : celle qu’il avait fait paraître sur Churchill en 2014 avait d’ailleurs connu un sidérant succès. En 2016, le projet shakespearien prenait l’eau : l’avance s’était réduite à 500.000 €, versée par Hodder & Soughton, mais du fait de son premier retard, l'ex-maire avait dû rembourser la somme perçue. L’éditeur se retrouvait planté, mais Johnson gardait confiance.
En avril dernier, trois ans plus tard donc, il assurait que le livre pourrait prochainement voir le jour. C’est la faute du Brexit s’il avait accumulé autant de retard pour Shakespeare: The Riddle of Genius. Mais promis, en avril 2020, tout rentrerait dans l’ordre.
Mais le running gag n’aurait pas de sens si les nouveaux délais s’avéraient respectés : lors d’une réunion du 5 juillet, Johnson a laissé entendre que de nouveaux retards seraient à envisager. Et le serpent de mer de repointer le bout de son museau.
Évoquant la quantité de travail qu’implique d’être un homme politique à temps plein, il soulignait que la fonction contraint souvent à des choix, douloureux, et des sacrifices. « Il n’y a aucun doute sur le fait qu’être un politicien à plein temps implique que je ne puisse, par exemple, pas terminer rapidement le livre sur Shakespeare que je prépare actuellement », indique-t-il, cité par le Mirror.
Et de poursuivre : « Cela signifie qu’un auteur injustement négligé n’obtiendra pas le traitement qu’il mérite aussi rapidement qu’il aurait pu l’attendre. Cela me fait de la peine parce que… j’apprécie d’écrire sur lui. »
Le retard est la politesse des artistes, isnt’it ?
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