De la fiction romanesque aux illusions personnelles, la frontière semble bien mince pour l'auteur du best-seller The Woman in the Window (La femme à la fenêtre en français, traduit par Isabelle Maillet, Presses de la Cité). Daniel Mallory, auteur et éditeur américain admet avoir fait croire qu'il avait un cancer, un mensonge qui s'accompagne de bien d'autres affabulations..
Sebastiaan ter Burg CC BY 2.0
« À de nombreuses occasions dans le passé, j'ai déclaré, laissé entendre ou fait croire que j'étais atteint d'une maladie physique au lieu d'une maladie psychologique: le cancer, en particulier. » L'aveu de Dan Mallory surgit dans un article de The New Yorker. Le journal a en effet mené une enquête autour des déclarations de l'écrivain : après s'être entretenu avec plusieurs de ses anciens professeurs, employeurs ou encore collègues, il confond l'écrivain.
Daniel Mallory est un éditeur et auteur américain qui écrit sous le nom de AJ Finn. Les autres aspects de sa vie semblent être un peu flous, brodés dans un tissu de mensonges.
Daniel Mallory avait raconté avoir perdu sa mère d’un cancer ainsi que son frère. Si sa mère a bien souffert d’un cancer du sein quand l’écrivain était adolescent, elle est toujours en vie aujourd’hui. Et aucun des frères de l'écrivain n’est décédé.
Daniel Mallory a également déclaré avoir décroché deux doctorats, dont l’un à l’Université Oxford : l’université, elle, a indiqué qu’il n’avait obtenu qu’une maîtrise.
Des aveux sur le compte de la bipolarité
Dans un communiqué envoyé au New Yorker par l’intermédiaire d’une firme de relations publiques, Daniel Mallory, admet avoir menti et confie être atteint de troubles psychiatriques.

Contacté par le magazine américain à la demande de l'auteur, son psychiatre a confirmé que Mallory avait reçu un diagnostic bipolaire de type 2 en 2015. Il a ajouté que la maladie de sa mère était en grande partie source des « plaintes somatiques, peurs, et préoccupations » de son patient.
Pour l'auteur de 39 ans admettre et reconnaître la maladie sont particulièrement éprouvants. « Pendant 15 ans, même en travaillant avec des psychothérapeutes, j’étais complètement terrifié de ce que les gens pourraient penser s’ils savaient [que j’avais un trouble bipolaire] [...] Dissimuler, semblait être une meilleure alternative ».
Dans l’article du New Yorker, Carrie Bearden, une psychiatre qui n’a pas traité Daniel Mallory, précise qu’un patient souffrant d’un sévère trouble bipolaire de type 2 ne peut mettre « des mensonges chroniques [destinés] à obtenir des avantages secondaires ou de l’attention » sur le compte de sa maladie.
The Woman in the Window fait actuellement l'objet d'une adaptation au cinéma avec à l'affiche Amy Adams, Julianne Moore et Gary Oldman. Réalisé par Joe Wright, le film est annoncé pour le 4 octobre prochain.
Via The New Yorker, Radio Canada
Commentaires
Pas de commentaires
Poster un commentaire