DOSSIER – Profession mal connue, voire méconnue, l’agent littéraire trouve sa place dans la chaîne du livre autant que les autres acteurs. Dans un dossier organisé par David Pathé-Camus, ActuaLitté vous propose de découvrir les différentes facettes de ce métier. Tentative de définition…
Le 06/09/2019 à 09:19 par David Pathé Camus
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Publié le :
06/09/2019 à 09:19
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Revenons donc sur la notion d'agent littéraire. Ou plus exactement : « l’agent d’auteur ». Je le précise, car il existe plusieurs sortes d’agents littéraires : les agents d’auteur, qui représentent et défendent les intérêts des auteurs, et les co-agents (encore appelés « sub-agents », ou « sous-agents »), qui représentent et défendent les intérêts d’agents et de maisons d’édition situés à l’étranger. Ces fonctions ne sont d’ailleurs pas mutuellement exclusives, et beaucoup d’agents littéraires sont à la fois « agent d’auteur » et « sous-agent ».
Dans tous les cas, l’agent est là pour accompagner ses clients. En tant qu’agent, ma tâche est triple : je conseille mes clients (auteurs, ou leurs représentants) sur un plan artistique, juridique et financier. La décision finale revient toujours à mes clients (je n’ai pas la signature), mais ceux-ci, je l’espère, me font suffisamment confiance pour tenir compte de mes conseils. Je connais mon marché – car l’édition est aussi un marché – mieux qu’eux.
C’est pour cela que mes clients font appel à moi – quand bien même seraient-ils des auteurs, agents ou éditeurs parmi les plus importants au monde.
Dans l’idéal, la première question que devrait se poser un auteur cherchant à se faire publier devrait être : « Comment trouver un agent ? », plutôt que : « Comment trouver un éditeur ? »
Ce n’est, hélas pour les auteurs, que très rarement le cas. Généralement par méconnaissance des us et coutumes du monde de l’édition. Souvent, parce que le but ultime étant de trouver un éditeur, l’auteur préfère le faire tout seul. Parfois, pour éviter d’avoir à payer une commission à un agent : « Si je peux trouver tout seul un éditeur, se disent-ils, je n’aurais pas besoin de payer un agent. »
Grosse erreur. Mais je vous rassure, la plupart des auteurs publiés l’ont eux-mêmes commise, voire continuent de la commettre.
C’est afin d’aider le plus grand nombre d’entre vous — auteurs — à vous y retrouver que j’ai entrepris de livrer dans cette série d’articles une sorte de “Agents littéraires : mode d’emploi”. Et aussi parce que je crois qu’une plus grande professionnalisation du milieu des auteurs sera bénéfique pour tout le monde — éditeurs comme auteurs.
Ces articles seront écrits à partir de ma propre expérience d’agent, d’auteur — d’abord sans agent puis ensuite avec — et d’éditeur. Ils ont pour but d’informer les auteurs (mais également les éditeurs qui l’ignoreraient) sur la manière dont les agents littéraires (et plus particulièrement les « agents d’auteur ») travaillent, et sur ce que leurs clients peuvent en attendre — ou pas.
Ils ne sont bien sûr que le reflet de mes propres opinions, expériences et engagements, d’autres agents pouvant être d’un autre avis que moi. Mais ils ont le mérite, je crois, de poser certaines bases et de permettre le débat.
Premier épisode : agents littéraires, en préambule
Dossier - Profession : agent littéraire, un métier mal connu
4 Commentaires
Pierre
09/09/2019 à 14:59
Bonjour, je vie au Québec... comment trouve-t-on un agent littéraire chez soi ou à l'étranger ?
David
11/09/2019 à 12:28
Bonjour Pierre,
l'un de mes prochains articles sera justement consacré au sujet. La plupart des agents ont pignon sur rue - généralement, une simple recherche sur Internet ("agent littéraire" ou "literary agent" + le nom de l'endroit où vous vous situez) suffit.
Cordialement,
David
Muriel
09/09/2019 à 23:30
Bonjour,
Je suis à la re
Kamilla
03/03/2021 à 14:42
Merci pour votre description humble d'un métier malheureusement inconnu.
J'ai deux questions.
La première est comment joindre un auteur pour lui confier son retour sur une oeuvre ? J'aime dialoguer du sens des mots. Je crois au pouvoir de la reconnaissance.
J'aimerais devenir écrivain ayant dans un milieu ayant bénéficié du secteur (imprimerie), le projet est en cours car la littérature est un art presque divin... Intouchable par son anncienneté, intime par la confidence et la confiance instruite, rigide par sa technique, immuable par la simple possession d'un peu de temps et de curiosité. J'aurais aussi besoin d'un avis le plus objectif l'exploitation de mes idées.
Merci.