Il n'a définitivement pas fini de faire parler de lui, le petit brun à la moustache : antisémite, nationaliste actif, dictateur fou à lier... Adolphe Hitler a saigné l'Europe et ses peuples durablement.
Presque un euphémisme.
Mais la publication prochaine de lettres inédites, écrites par des vétérans de l'armée allemande montre combien le regard sur le Führer n'était pas aussi lisse que prévu.
Et surtout, que l'antisémitisme qui caractérisera le personnage n'est pas inspiré de son expérience de la Première Guerre mondiale, durant laquelle il aura fui comme « une poule mouillée ». À l'époque, ses camarades le considéraient comme un être solitaire, très éloigné de leurs préoccupations - la rédaction de lettres ou l'alcool - mais comme une sorte d'incapable, pas fichu d'ouvrir une boîte de conserve avec une baïonnette.
Décrit comme servile et soumis à ses supérieurs hiérarchiques, le voir souvent en train de lire lui aura valu le surnom d'artiste, ou de Peintre. Le Dr Thomas Werber, maître de conférences en histoire moderne à l'université d'Aberdeen, est à l'origine de ces découvertes. On manquait en effet de renseignements sur le simple soldat que fut Hitler en 14-18, et les biographes n'avaient pas assez creusé estime-t-il.
Et de ses travaux découle une réalité nouvelle : au contraire de tout ce qu'affirment les biographies du dictateur, ce dernier n'a pas du tout reçu l'unanimité des anciens combattants de son régiment après la guerre. Peu de soldats de première ligne intégrèrent les troupes nazies, alors que les personnels du QG allemand prirent une place importante dans son États-Major.
Le livre attestant de ses recherches sera publié le mois prochain par Oxford University Press. Plusieurs historiens saluent déjà les premières conclusions, considérant qu'elles apportent de réelles nouveautés dans la compréhension de cet homme.
Crédit photo INA
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