Soutenue par le Premier ministre, Françoise Nyssen, la ministre de la Culture, est confrontée à un passé qui obscurcit sa fonction. Après avoir été dépossédée des dossiers liés à l’édition, les travaux effectués au siège d’Actes Sud, à Paris, agitent la rentrée. Mais la locataire de la rue de Valois tient bon.
Le modèle d’exemplarité voulu par le gouvernement avait été rappelé en fin de semaine dernière : pour Édouard Philippe, les règles étaient simples, et même « extrêmement claires ». Interrogé par l’AFP, il indiquait qu’il se « tiendrai[t] strictement » aux règles édictées. Autrement dit, en cas de mise en examen, la démission sera obligatoire.
Toutefois, lors d’un appel peu après que l’enquête a été ouverte, Édouard Philippe s’est entretenu avec Françoise Nyssen : « Je lui ai redit mon soutien et les règles s’agissant de l’appartenance au gouvernement. »
Pour l’heure, une enquête a été ouverte, et une plainte déposée également, suite aux travaux d’aménagement effectués au siège parisien d’Actes Sud. Le Parquet a en effet décidé de s’intéresser à ce dossier dévoilé par le Canard enchaîné, pour vérifier leur conformité avec le Code de l’urbanisme.
Interrogé par BFM TV, l’avocat de la société, Me Franck Benalloul, a assuré qu’à l’époque de l’entrée dans les locaux, en 1997, puis lors de la seconde vague de travaux en 2012, rien ne posait de problème. Il évoque « des structures en bois entièrement réversibles, sans aucune emprise sur la structure de l’immeuble ». Et leur position a pu conduire la société Actes Sud à « estimer qu’elle n’avait pas à réaliser et à formuler des demandes d’autorisation, mais de toute bonne foi. D’autant plus que, encore une fois, il s’agissait d’extension d’installations préexistantes ».
Françoise Nyssen, pour sa part, a accordé un entretien au JDD, où elle explique n’avoir « pas songé à démissionner ». En effet, ajoute-t-elle : « L’enquête ne vise pas Françoise Nyssen ministre de la Culture, elle vise une société, Actes Sud. » Une pirouette rhétorique, toutefois, puisqu'à l’époque des faits, elle était présidente du directoire de ladite société. Le jeu des responsabilités, s'il doit faire tomber les dominos, finira donc par arriver à elle.
Elle aurait par ailleurs reçu l’appui du président de la République, mais selon une multitude de sources concordantes, la situation lui deviendrait pesante au possible.
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