Enfin, Françoise Nyssen, ministre de la Culture, vient de s’exprimer dans le conflit qui oppose Livre Paris aux auteurs. Depuis bientôt une semaine, le hashtag #PayeTonAuteur circule abondamment sur les réseaux. Le salon parisien refuse en effet de rémunérer les auteurs qu’il invite. Et ces derniers veulent plaider leur cause.
Françoise Nyssen - ActuaLitté, CC BY SA 2.0
« La culture est d’abord là parce qu’il y a des artistes », rappelait la ministre de la Culture, Françoise Nyssen sur France Inter. Mais l’occasion était trop importante : le SNAC BD se lance et interpelle la ministre.
Françoise Nyssen @FranceInter @MinistereCC, avec la @CharteAuteurs, nous attendons votre plein soutien à la création et aux auteurs dans l'affaire qui nous oppose à l'organisation du @Salondulivre#LIVREPARIS #PAYETONAUTEUR
— SNACBD (@SNACBD) 7 mars 2018
Ce sont quelques longues secondes de silence avant un rire gêné. Mais la ministre finit par répondre : « Être auteur, c’est un métier, c’est une vocation, c’est une passion, et bien sûr c’est souvent extrêmement difficile. »
Et de poursuivre : « Je le sais, et vous [Nicolas Demorand, l’animateur de l’émission] avez rappelé dans quelle situation délicate les auteurs peuvent être. » On tourne autour du pot, mais Françoise Nyssen va se lancer : « Quand on leur demande de faire des prestations, il me paraît légitime qu’ils soient rémunérés. »
Samantha Bailly, présidente de la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse, réagit immédiatement : « Nous arrivons au 5e jour de mobilisation. Des auteurs nous disent que Livre Paris revient sur ses positions de rémunération, mais nous n’avons toujours aucune communication officielle. Nous refusons qu’un mouvement d’une telle ampleur se règle au cas par cas, nous attendons des engagements écrits, officiels et publics à l’égard de la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse et du Snac BD », affirme-t-elle à ActuaLitté.
« Une rencontre est aussi incontournable pour formaliser cet engagement et clôturer ce mouvement absolument inédit, qui aura agi comme révélateur de la condition sociale de l’auteur. C’est le minimum que puisse faire Livre Paris envers non seulement les auteurs, mais tous les lecteurs, youtubeurs, éditeurs, bibliothécaires, libraires, journalistes qui jugent la situation méprisante et inacceptable », poursuit-elle.
Et de conclure : « Les auteurs professionnels déjà dans une grande précarité, sont sur le pont depuis vendredi, des auteurs de BD se sont mis en retard sur leurs planches... doit-on envoyer à Livre Paris la facture des journées de travail que nous avons perdues pour nous engager dans une lutte qui n’aurait pas dû en être une ? »
#le79inter @FrancoiseNyssen Nyssen et #payetonauteur au @Salondulivre : "C'est légitime que les auteurs soient rémunérés en échange de prestations". pic.twitter.com/rqWkvzj48j
— France Inter (@franceinter) 7 mars 2018
Qu’importe donc que l’on parle de promotion, toute intervention publique des auteurs reste bien une prestation. Et dans ce cas de figure, tout travail mérite salaire. Reed et le Syndicat national de l’édition entendront peut-être l’avis de la ministre...
@Salondulivre un peu de couleur qui bouge de bon matin pour voir si ça vous fait réagir le cerveau ? #PayeTonAuteur pic.twitter.com/HaCx3GveBE
— Fabien Fernandez (@Fablyrr) 7 mars 2018
Pas de commentaires