Ces 12 et 13 décembre, le Parti socialiste tiendra séance à Villeurbanne pour un congrès porté par Olivier Faure, premier secrétaire. Les questions de distanciation sociale pourront être soulevées, mais en attendant, une contribution de Maxime de Gayets, conseiller régional et socialiste d’Île-de-France, attire l’attention.
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Et les critiques pleuvent : « Au-delà même de leur propre croissance, les GAFAM ont engagé des moyens inégalés pour assécher les dynamiques de concurrence du marché », note le conseiller régional, épaulé par une trentaine de membres du parti. Le tout appuyé par des chiffres, pas forcément immédiats à saisir. Ainsi, l’activité publicitaire, captée à la hauteur de 20 % par Facebook et Google, ne parle pas nécessairement au public.
ENTREPÔT: Quand Macron inaugure Amazon
Mais la puissance de ces géants du net apparaît évidente : Amazon s’offrira le luxe de perdre plus d’un milliard $ chaque année sur les frais de livraisons — avec 280,5 milliards $ de chiffre d’affaires sur 2019, tout devient relatif. Pour autant, on comprend bien que la distribution devient un enjeu, parce qu’elle permet de recruter de nouveaux clients.
Il en va de même pour ce qui est des services numériques, où la firme pèse pour 40 % du marché du cloud computing, avec 80 % des entreprises du CAC 40 qui ont recours à leurs services. Mieux : 82 % des foyers américains auraient souscrit à l’abonnement Amazon Prime — plus vite, plus efficace, moins cher…
Pour les acteurs du livre, la situation est connue : le conflit entre Amazon et Hachette Book Group voilà quelques années avait conduit à un affrontement titanesque…
Le malaise social
Mais le vendeur en ligne provoque d’autres dégâts : « 270.000 emplois nets qui ont été détruits en dix ans », indique la contribution. Et en France, selon Mounir Mahjoubi (député France Insoumise), pour un emploi créé, le commerce traditionnel en perd deux. « Aux États-Unis, le déploiement de la firme Amazon a déjà vidé plus de 14 millions de m2 de locaux commerciaux et la disparition de 22000 magasins de centre-ville », reprend le texte.
Avec des conséquences pour le droit des salariés qui vont de mal en pis. Les fameux Amazon Flex, des livreurs ubérisés au possible, disposent de contrats dignes des riches heures du prolétariat…
Sans bien entendu oublier les différentes optimisations fiscales introduites — malgré les aides publiques, comme celles de la région Île-de-France pour l’installation d’entrepôts.
Alors que les autorités américaines se penchent activement sur le cas des GAFAM, le parti socialiste entend « mener la bataille. C’est sa raison d’être. Et l’un de ses combats contemporains ». Un appel à la résistance politique, pour lutter contre les GAFAM, et plus particulièrement Amazon, où « il s’agira d’obtenir la scission de ses activités pour l’obliger à rompre avec sa voracité tentaculaire ».
Les perspectives sont simples, « imposer à cette plateforme d’e-commerce, les responsabilités légales auxquelles elle tente d’échapper ». Avec le respect du droit du travail, l’application des conventions collectives et l’intégration des intérimaires dans ses effectifs.
« Enfin, un moratoire s’impose sur l’implantation de nouveaux entrepôts du géant américain, afin de ne pas le laisser doubler ses capacités de stockage en 2021. »
Peut-être rappellera-t-on qu’un autre illustre socialiste, devenu président de la République, avait mandaté son ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg pour l’inauguration d’un nouvel entrepôt en 2012 à Chalon-sur-Saône. Peut-être un autre socialisme est-il à inventer, également...
crédit photo : Sebleouf CC BY SA 4.0
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