Depuis la publication d'une circulaire informative effective à partir du 21 mars dernier, les professionnels de la lecture publique de la Fédération Wallonie-Bruxelles, la partie francophone de la Belgique, s'interrogent : les bibliothèques « doivent rester ouvertes », indique le document, « uniquement comme point de retrait de livres et dans le respect des mesures de distanciation sociale ». Ce service est considéré comme indispensable par Bénédicte Linard, ministre de la Culture de la Communauté française.

Médiathèque Les 7 lieux, Bayeux
(photo d'illustration, ActuaLitté, CC BY SA 2.0)
(photo d'illustration, ActuaLitté, CC BY SA 2.0)
Le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a pris plusieurs séries de mesures, entre le 17 et le 19 mars, pour gérer efficacement la crise sanitaire actuelle et limiter la propagation du coronavirus. Fonds d'urgence, solidarité avec le monde médical et hospitalier, encadrement des jeunes... Une dizaine de mesures ont été prises et détaillées par le gouvernement.
Le 20 mars 2020, l'autorité fédérale s'est penchée sur une partie des services publics, et notamment les bibliothèques. Dans une circulaire informative du 21 mars dernier, Bénédicte Linard, ministre de la Culture de la Communauté française, prend acte des décisions prises et en communique les conséquences aux professionnels de la lecture publique.
« Les bibliothèques sont considérées comme un service public et doivent rester ouvertes, mais uniquement comme point de retrait de livres et dans le respect des mesures de distanciation sociale. Les gouverneurs doivent veiller à ce que ce service reste garanti », indique-t-elle, citant le site mis en place pour informer sur la situation sanitaire.
« Il est donc demandé de maintenir un service de location en semaine dans les bibliothèques et donc un accès aux livres. En tant que pouvoir organisateur ou responsable d’un réseau, il est indispensable d’organiser ce service de manière à garantir la sécurité sanitaire maximale des usagers et du personnel », précise la ministre.
Le reste de la circulaire précise les modalités de ce service minimum obligatoire, qui doit permettre aux citoyens de retirer des livres auprès de leur établissement habituel, mais non de les retourner.
Des injonctions contradictoires ?
Les professionnels de la Fédération s'interrogent, mais se préparent à mettre en application les directives du gouvernement : la Belgique vit une situation de confinement depuis le 18 mars, décidée par le Conseil national de sécurité, entouré des ministres présidents des différentes régions du pays.
Les bibliothécaires de la Fédération Wallonie-Bruxelles restent circonspects, alors que les établissements dirigeaient leurs usagers vers les services numériques. De plus, si les mesures de confinement sont moins strictes qu'en France, elles restreignent une partie des déplacements, et ceux qui restent autorisés devront être justifiés auprès de la police. Le confinement doit être respecté au moins jusqu'au 5 avril prochain.
En France, face aux demandes de certains maires ou responsables d'établissements de mettre en place des services de portage à domicile, de retraits de livres ou encore des lectures à voix haute dans les EHPAD, l'Association des Bibliothécaires de France (ABF) a rappelé que « [l]e véritable héroïsme est de rester chez soi et de limiter ses déplacements au strict nécessaire ».
Les initiatives « sont difficiles à exécuter dans le respect des règles diffusées tant par les autorités publiques que scientifiques et médicales en matière de distance physique, mais aussi de risques de contamination par les objets. Ils reviennent à faire courir des risques au public comme au personnel salarié ou bénévole », indique l'association.
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