Préservée pendant plus d’un siècle dans une collection privée, la lettre de quatre pages de Jane Austen adressée à sa sœur Cassandra sera mise en vente par la maison Bonhams à New York le 23 octobre prochain. Datée du 16 septembre 1813, la missive est estimée entre 80.000 et 120.000 $ soit entre 73.000 et 110.000 €. Un objet rare qu’aucune institution publique ne pourrait acquérir, déplore le Musée de la maison de Jane Austen.

Domaine public
Les lettres écrites par Jane Austen sont des objets très rares puisque les membres de sa famille en ont brûlé la majorité. Sur environ 3000 missives écrites, on estime qu’il n’en existe plus que 161 dont environ 95 adressées à sa sœur Cassandra. Un objet rare donc qui réjouira sans aucun doute les collectionneurs le mois prochain.
« Cette lettre est un véritable bijou », estime Kathryn Sutherland, spécialiste de Jane Austen. La lettre, datée du 16 septembre 1813, a été rédigée peu après la publication de Pride and Prejudice (Orgueil et Préjugés paru dans une traduction de Pierre Goubert chez Gallimard en 2007).
La lettre livre des détails amusants sur les goûts vestimentaires de Jane Austen, mais aussi sur des éléments du quotidien ou son opinion sur les dentistes : « Ma bonnette est arrivée, je l’aime tellement » confie-t-elle a sa sœur, en chantant les louanges de cet accessoire qu’elle considère à la pointe de la mode. « Ma bonnette a même une visière, tu verrais ces gros nœuds faits avec de très fins rubans. »
« Ces pauvres filles avec leurs dents ! » s’exclame-t-elle un peu plus loin. « Lizzy les a fait limer [...] et la pauvre Marianne s’en est finalement fait arracher deux. On les entendait pousser des cris aigus. » Pour supporter ça, le dentiste doit être « passionné par les dents, amoureux de l’argent ou complètement fou pour aimer faire du mal ».

(crédit : Bonhams)
La maison Bonhams estime cette missive, qui fait partie d’une collection privée depuis 1909, entre 73.000 et 110.000 €, une acquisition impossible pour le Musée Austen. « Très peu de lettres sont conservées à des fins d’intérêt public », regrette Kathryn Sutherlant. « Si les propriétaires actuels nous avaient consultés en privé, nous aurions volontiers tenté de négocier de façon équitable, mais les prix des maisons de vente ne correspondent absolument pas aux budgets des institutions publiques. »
Via The Guardian
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