Par une circulaire diffusée en novembre 2017, le Premier ministre Édouard Philippe avait clairement signifié qu'il ne voulait pas entendre parler de l'écriture inclusive dans l'administration, et en particulier au sein des textes publiés au Journal officiel. Répondant à une question parlementaire, le ministère de la Culture enfonce le clou : « les formes dites “inclusives” nuisent à la lisibilité des textes et complexifient l'écriture ».

Dans sa circulaire publiée le 22 novembre 2017, le Premier ministre Édouard Philippe avait participé au débat très houleux sur l'utilisation de l'écriture inclusive. « Je vous invite, en particulier pour les textes destinés à être publiés au Journal officiel de la République française, à ne pas faire usage de l’écriture dite inclusive », soulignait alors le chef de l'État.
La raison ? « Outre le respect du formalisme propre aux actes de nature juridique, les administrations relevant de l’État doivent se conformer aux règles grammaticales et syntaxiques, notamment pour des raisons d’intelligibilité et de clarté de la norme. » Et l'Académie française de se réjouir d'un arrêt brutal donné à l'utilisation de ce qu'elle considérait alors comme un « danger mortel ».
Dans les faits, le Premier ministre n'était pas fermé à une féminisation des fonctions, mais s'opposait à l'écriture inclusive, qui consiste en l'utilisation d'un point ou d'un point médian pour faire apparaitre tous les accords d'un nom.
Dans une question adressée au ministère de la Culture, la députée Laurence Trastour-Isnart (Les Républicains - Alpes-Maritimes) signalait toutefois des administrations récalcitrantes, notamment « des universités [qui] utilisent cette écriture dite inclusive qui désunit et enlaidit la langue française », et réclamait des sanctions à l'encontre des personnels qui y avaient recours.
Si le ministère de la Culture ne cède pas au tout-répressif, il affirme dans sa réponse, convoquant la délégation générale à la langue française et aux langues de France, « que ces formes dites “inclusives” n'ayant pas de parallélisme strict avec l'oral conduisent à éloigner la langue écrite de la langue parlée, nuisent à la lisibilité des textes et complexifient l'écriture, en décalage avec la tendance à la simplification et à la clarté de la langue administrative engagée depuis de longues années ».
« Ces formes », poursuit la rue de Valois, « dans leur écriture et dans leur prononciation, sont peu accessibles à tous, alors même que la maîtrise d'une langue commune demeure un enjeu majeur de cohésion sociale ».
Photographie : livrearbitre, CC BY-NC 2.0
Commentaires
NAUWELAERS, le 09/06/2020 à 17:56:39
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Mirita66, le 07/07/2020 à 14:26:21
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Mimiche, le 09/06/2020 à 18:50:53
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NAUWELAERS, le 09/06/2020 à 19:12:56
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JLJ, le 10/06/2020 à 01:13:58
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Marie, le 10/06/2020 à 08:30:24
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Odile, le 10/06/2020 à 18:59:41
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Gwenaëlle, le 15/06/2020 à 09:14:08
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Jujube, le 16/06/2020 à 04:08:03
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Tybalt, le 18/06/2020 à 14:22:43
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