La très attendue (ou redoutée, c'est selon) nouvelle organisation du ministère de la Culture ne s'est pas arrêtée avec la crise sanitaire liée au coronavirus, bien au contraire. Un projet d'arrêté suggère ainsi la création d'un « service interministériel du patrimoine écrit », qui aurait sous sa responsabilité les archives publiques, mais aussi « la modernisation des bibliothèques et des médiathèques ».
Le syndicat CGT Culture donne l'alerte : la restructuration, parfois aussi désignée comme un démantèlement, du ministère de la Culture se poursuit, pas vraiment dans la bonne direction, selon l'organisation syndicale. Un projet d’arrêté concernant la direction générale des patrimoines, qu'ActuaLitté a pu consulter, révèle ainsi quelques éléments de la nouvelle organisation du ministère.
« Disons-le tout de suite, le document en question ne constitue pas un simple ravalement de façade de la DGP. Il imprime des changements radicaux, des reculs et des régressions inacceptables que nous allons devoir combattre frontalement et farouchement », indique le syndicat sur son site.
Selon ce projet d'arrêté, la direction générale des patrimoines et de l’architecture accueillerait en son sein un service interministériel du patrimoine écrit, dont le rôle principal serait la définition de l'action de l'État en matière d'archives publiques et d'archives privées présentant un intérêt public. À ce titre, elle participerait bien sûr à la mise en œuvre de normes et de standards en la matière, avec une tutelle exercée sur les différents opérateurs.
Plus surprenant, ce service interministériel comprendrait une sous-direction de la collecte, de la conservation et de l’archivage électronique, qui aurait son mot à dire quant à la « modernisation des bibliothèques et des médiathèques ». Ses missions porteraient plus particulièrement sur la mise en réseau des établissements et la gestion de leur patrimoine.
Elle serait par ailleurs chargée du contrôle scientifique et technique de l’État sur les bibliothèques et les médiathèques des collectivités territoriales. Autant de points qui étaient auparavant reliés à la direction générale des médias et des industries culturelles, depuis 2009.
Pour le syndicat, « [q]ue la DGP coordonne et évalue les actions dans le domaine du patrimoine écrit n’est pas contestable, qu’elle s’entiche de politique des bibliothèques et médiathèques est très suspect. L’inquiétude des personnels est aussi très vive et notamment pour le devenir des services à compétence nationale du domaine archives et patrimoine. »
La CGT Culture appelle au retrait du projet, et demande une plus grande transparence au ministère de la Culture sur le sujet.
Photographie : ActuaLitté, CC BY SA 2.0
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Mimiche, le 04/07/2020 à 10:52:36
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