Confinement, mesures sanitaires et peur de la contamination, de ses proches ou de soi-même, tous liés au Covid, ont un effet certain sur la santé mentale. Dans ce domaine, les bibliothèques peuvent faire beaucoup pour les étudiants, indique une étude consacrée aux activités mises en place par des bibliothèques universitaires britanniques ces derniers mois.
Andrew Cox et Liz Brewster, deux chercheurs de l'université de Sheffield et de l'université de Lancaster, respectivement, se sont intéressés aux actions mises en place par les bibliothèques pour communiquer avec les étudiants depuis le début de la pandémie, les ressources proposées et l'aide apportée en matière de bien-être et de santé.
Un questionnaire d'une vingtaine de questions a été envoyé à différentes bibliothèques universitaires britanniques, au mois de mai dernier, quelques semaines après un pic d'infections au Royaume-Uni. La totalité des établissements avait alors fermé leurs portes, et le lien conservé avec les usagers était donc purement virtuel. 53 questionnaires complétés, représentant un total de 50 institutions, ont été exploités pour cette étude.
Avant même la pandémie, les bibliothèques universitaires avaient à cœur le bien-être des étudiants, à travers une variété d'actions plus ou moins originales. Recommandations d'ouvrages de développement personnel, des cartes et affiches invitant à une pause, un espace physique dédié au bien-être dans l'établissement, voire une mise en contact avec un animal de compagnie faisant partie de ces opérations.
Pour 46 % des bibliothèques ayant répondu, ces activités s'intégraient dans la stratégie générale de l'université, ou, pour 20 %, venaient répondre à une demande des étudiants eux-mêmes. Pour une très large majorité, ces actions ont été mises en place pour venir calmer l'anxiété et les inquiétudes des étudiants, mais aussi pour renforcer le sentiment d'appartenance à l'établissement universitaire.
Un soutien documentaire pendant la pandémie
Étant donné le caractère universitaire des bibliothèques, le premier souci de ces dernières était de maintenir l'accès aux ressources pédagogiques numériques (90 %). Mais la diffusion de messages rassurants sur les réseaux sociaux (88 %) ou l'annulation des amendes (85 %). On trouve aussi de petites attentions comme le signalement de ressources en ligne, notamment audiovisuelles (65 %) ou des ouvrages sur le bien-être (60 %).
Le site web de la bibliothèque, les réseaux comme Twitter, Facebook et Instagram étaient les canaux de communication les plus couramment utilisés.
48 % des bibliothèques signalent des messages de remerciement, en retour, et 48 % se félicitent du nombre d'accès aux ressources présentées. 28 % des répondants signalent toutefois ne pas évaluer le succès de leurs activités relatives au bien-être.
Les chercheurs relèvent que les bibliothèques peuvent servir le bien-être des étudiants à travers différents types d'activités : celles relatives aux missions habituelles des bibliothèques, en créant des services inédits, sur-mesure, dans l'accueil des étudiants, au sein des bâtiments, mais aussi en signalant des services proposés par d'autres institutions, au sein de l'université ou en-dehors.
L'intégralité de l'étude, en anglais, est accessible à cette adresse.
Photographie : illustration, IMCBerea College, CC BY 2.0
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