Avec plus de 1000 adhérents, la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse, tient à insister sur les actuelles pratiques en vogue dans l'édition, qui lui sont rapportées par les différents témoignages qu'elle reçoit.
Ainsi, auteurs et illustrateurs se retrouveraient « confrontés à des éditeurs qui exigent, comme condition à la publication d'un livre, la signature de contrats, sans qu'aucune discussion ne soit envisageable - notamment sur la question des droits numériques ».
Sujet ô combien sensible actuellement, ces droits font aujourd'hui partie du nerf de la guerre future. Si les droits numériques ne sont pas accordés à l'éditeur, l'auteur est libre en effet de faire ce qu'il souhaite avec sa création.
« Les rapports entre auteurs et éditeurs reposent depuis toujours sur une confiance mutuelle. Que la possibilité même du dialogue soit aujourd'hui déniée aux auteurs, qui ont de légitimes interrogations, fait courir un grave préjudice à la qualité habituelle de notre entente », souligne la Charte.
Une déclaration qui ne manque pas de faire écho à l'article que nous avions publié hier sur le sujet. Pour la directrice adjointe de Bayard Presse, Florence Guemy, il s'agit d'un « principe de réalité », et d'ajouter « Si demain, nous n'avons que des droits limités sur les créations, nous n'aurons pas les moyens de les promouvoir. Il ne s'agit pas de gruger l'auteur, mais de faire en sorte qu'on puisse exporter son œuvre ». Selon l'éditeur, cet accord sera à l'avantage des auteurs et illustrateurs.
Cependant, la Charte tient à rappeler à tous que le contrat est fait pour être négocié et discuté. Ainsi, menacer un auteur ou un illustrateur de ne pas publier son oeuvre, quel qu'en soit le prétexte, « ne saurait être la réponse donnée à des questions, à des doutes, à des demandes raisonnables ».
Le chantage ne saurait donc être une solution dans la discussion et moins encore dans la relation de confiance qu'éditeur et auteur doivent entretenir, sous peine de briser toute la chaine actuelle. « Nous appelons les éditeurs à être vigilants : il n'est dans l'intérêt de personne de briser une cordialité et un respect qui devraient être la norme. » (voir le communiqué)
On pourra également retrouver les différentes affiches réalisées par les Défricheurs dufriche, à l'occasion du Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil, pour tenter d'attirer l'attention sur ces questions.
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