Les Fnac, la grande distribution ont interdiction de vendre des livres. Et pendant ce temps, les librairies sont limitées au click and collect. Les regards se tournent donc logiquement vers Amazon pour garantir l’approvisionnement en livre. Mais deux personnalités en appellent à la responsabilité de chacun, pour lutter contre le géant américain.
On n’avait pas encore entendu aussi clairement d’appels de politiques contre le géant américain. Roselyne Bachelot, ce matin sur LCI répondait spontanément à la question. La concurrence en ligne, comment lutter ? « En n’allant pas sur les plateformes numériques. […] Nous avons cela en main. Je demande », commence la ministre de la Culture, poussée par la journaliste à parler reconnaître un appel au boycott.
« Il faut aussi que nous nous adaptions à cette nouvelle civilisation du numérique et c’est le sens de ce que j’ai voulu dans le plan de relance. » On parle d’une enveloppe de 2 milliards €, « pour lesquels j’ai bataillé. Il y a 400 millions € pour adapter le monde culturel à cette nouvelle donne numérique ».
Bien évidemment, certains libraires ont déjà entrepris les démarches nécessaires pour entrer sur le terrain du net. « Mais il faut combattre avec les armes, avec les mêmes armes : il faut que nous nous adaptions et nous avons l’argent pour le faire », poursuit la ministre.
Et sortant de ses gonds, elle lance « Oui, il [Amazon] se gave. » Rappelant que le prix du livre est unique, elle rappelle alors qu’il n’y a « pas davantage à acheter [des livres] sur une plateforme numérique ». Cette assimilation de la vente en ligne de livres avec Amazon découle certainement de ce que le cybermarchand dispose de plus de 80 % de parts de marchés sur la toile.
Et que les concurrents, qui se démènent, ne parviennent pas à concurrencer directement le vendeur.
#Culture : sur la concurrence avec les plateformes en ligne, comment lutter ?
— LCI (@LCI) November 2, 2020
@R_Bachelot : "En n'allant pas sur les plateformes numérique (...) #Amazon se gave mais à nous de ne pas les gaver"
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Plus tard dans cette journée, c’est Anne Hidalgo qui, devant la librairie des Abbesses, venue soutenir le mouvement qui appelle à une désobéissance des librairies — et une réouverture qui serait alors illégale — a tenu un discours similaire. Au micro de BFMTV, la maire de Paris qui demande que les librairies soient considérées comme des commerces essentiels pointe : « Amazon, c’est la mort de nos librairies et de notre vie de quartier. »
Sylvain Tesson: "Il n'y a pas eu de contamination massive dans les librairies" pic.twitter.com/uI6m1jxwbl
— BFMTV (@BFMTV) November 2, 2020
Actuellement en train de travailler à une proposition pour les libraires, pour créer une animation dans la capitale, Anne Hidalgo insiste et martèle : « Je le dis aux Parisiennes et aux Parisiens, n’achetez pas sur Amazon. [...] Achetez chez votre libraire, vous pouvez commander et récupérer votre livre. »
Le projet serait d’articuler des rencontres avec libraires et auteurs sur les marchés alimentaires. Rendez-vous le week-end prochain pour en savoir plus.
crédit image Bossi CC BY SA 2.0