La proposition d’une sociolinguiste est devenue ligne éditoriale chez effequ, maison d’édition indépendante de Florence : adopter le symbole « ə » (Schwa) pour indiquer ce qu’on appelle « masculin générique ».

Et ça, à partir de la proposition révolutionnaire que la sociolinguiste italienne Vera Gheno a fait dans l’essai Femminili Singolari (Feminins singuliers, publié par effequ en 2019) : utiliser le Schwa comme option graphique pour indiquer le masculin générique.
Schwa : ce symbole inclusif
Mais qu’est-ce que c’est le Schwa ? En linguistique et phonologie, ce terme désigne une voyelle « centrale moyenne », c’est-à-dire une voyelle dont le son se situe exactement à mi-chemin entre les voyelles existantes. Dans l’alphabet phonétique international (IPA), il est indiqué par le symbole « ə » et fait référence à un phonème largement utilisé en anglais et présent dans certains dialectes du sud de l’Italie.
INCLUSIF-VE: une police pour mieux l’écrire
Comme le précise la sociolinguiste italienne Vera Gheno, il représente « la voyelle moyenne par excellence : l’avantage est que, contrairement à d’autres symboles non alphabétiques, il a un son et une sonorité vraiment moyens ». Il est certainement peu familier à ceux qui parlent et écrivent une langue européenne, mais est utilisé depuis des décennies par les linguistes.
La langue italienne avait déjà expérimenté une autre façon d’indiquer le genre neutre dans l’écriture : l’utilisation de l’astérisque à la fin des mots, par exemple : car* tutt* (pour dire chers tous et chères toutes).
« Une utilisation, certes intéressante et très expressive, peut-être plus élégante que le doublement cari tutti e care tutte, mais avec un défaut qui ne peut que limiter son utilisation à grande échelle : l’impossibilité de le prononcer à l’oral », explique encore Vera Gheno au Messagero.
Le changement passe par le langage
C’est dans ce contexte de discussion et d’expérimentation que la proposition de Vera Gheno est née, accueillie sans réserve par la maison effequ, une petite maison engagée qui a ainsi motivé sa démarche : « À l’heure où différentes solutions sont expérimentées pour accompagner l’innovation linguistique dans une direction plus inclusive, Effequ a entamé une réflexion sur son rôle, en adoptant l’utilisation de schwa (ə) pour marquer les formes non binaires. »
En effet « la ligne éditoriale d’effequ », continuent les éditeurs Silvia Costantino et Francesco Quatraro, « est basée sur l’attention portée au langage et à l’expression ». Ces précisions s’accompagnent de déclarations programmatiques, qui révèlent l’engagement de la maison.
Des raisons qui expliquent l’adoption, courageuse et révolutionnaire, d’une proposition qui, sans doute, fera débattre.
Commentaires
Passer, le 23/10/2020 à 20:15:40
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France, le 24/10/2020 à 04:11:13
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Khayoba, le 25/10/2020 à 11:53:11
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Jujube, le 24/10/2020 à 05:25:21
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Dingue, le 24/10/2020 à 08:10:08
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tatou, le 24/10/2020 à 09:14:40
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Ecce Homo, le 24/10/2020 à 17:11:33
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crocblanc, le 26/10/2020 à 11:48:47
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Ribiata, le 26/10/2020 à 13:20:47
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Ecce Homo, le 26/10/2020 à 17:28:52
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Ribiata, le 26/10/2020 à 20:53:24
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Jujube, le 27/10/2020 à 01:22:54
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Ribiata, le 27/10/2020 à 13:01:59
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Jujube, le 27/10/2020 à 18:37:43
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Newcotcot, le 25/10/2020 à 00:03:44
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Anne, le 26/10/2020 à 11:04:09
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No debate, le 27/10/2020 à 07:23:03
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Ribiata, le 26/10/2020 à 14:22:47
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Jujube, le 26/10/2020 à 20:15:26
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Jujube, le 27/10/2020 à 01:05:30
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