Si la langue n’a pas forcément le pouvoir de changer le monde, elle permet au moins de rendre compte de ses évolutions. En ce jeudi 7 novembre, le Collins English dictionary vient de révéler le mot le plus utilisé de l’année 2019 : il s'agit de « climate strike » – grève climatique en français.
Le 07/11/2019 à 13:27 par Clara Vincent
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07/11/2019 à 13:27
Tout d'abord, un peu de définition : d'après celle qu'en donne le dictionnaire britannique, Climate Strike désigne, « une forme de protestation dans laquelle des personnes s'absentent du circuit éducatif ou professionnel pour se joindre à des manifestations réclamant des mesures pour lutter contre le changement climatique. »
Sur le site du Collins English dictionary il est indiqué que les lexicographes ont observé que l’usage de cette expression aurait été multiplié par cent au cours de l’année 2019.
L'importance du mot a pu être mesurée à l'aune de son infuence exercé dans le langage courant, puisqu'il aurait contribué à remettre à l'ordre du jour et sur les devants de l'actualité des termes qui connurent leurs heures de gloire il y a maintenant plusieurs années. Il s'agit, en l'occurrence, du mot Brexit, mot de l'année 2016. C’est en effet ce qu’indique Helen Newstead, consultante en contenu linguistique chez Collins, au Guardian : « Les grèves climatiques peuvent souvent diviser les opinions, mais elles ont été inévitables cette année et ont même poussé un ancien mot de l'année, le Brexit, parmi les priorités de l'actualité, ne serait-ce que pour une courte période.»
Le terme “climate strike” a été enregistré pour la première fois en 2015, pour désigner les multiples manifestations qui s’étaient déroulées dans les rues de plusieurs capitales à travers le monde, alors que se tenait à Paris la Conférence des Nation Unies sur le changement climatique, plus connue sous le nom de COP21.
Mais les lexicographes estiment que l’entrée progressive de cette expression dans le langage courant daterait de 2013, année où nombre de reportages et d’images ont commencé à sensibiliser le public sur la question climatique.
Que Climate Strike soit élu mot de l’année témoigne non seulement de la prise de conscience indéniable quant à la réalité du dérèglement climatique, mais également une certaine tendance menée vers l’action et l'engagement.
Un constat qu’établit Helen Newstead : « l’atmosphère politiquement chargée de ces dernières années anime clairement notre langage, apportant de nouveaux mots au premier plan et donnant de nouvelles significations et nuances aux anciens ».
L’année dernière c'était l'expression « usage unique» qui avait été désignée mot de l’année. Une occurrence qui connotait déjà la notion d’eco-responsabilité.
Parmi les autres termes qui figurent dans la liste des mots de l’année établie par le Collins et qui trouvent une résonnance avec celui de “climate strike”, on trouve “double down” qui désigne le fait renforcer l’engagement d’une entreprise ou d’une idée en dépit de l’opposition ou du risque ; ou encore le nom "rewilding" qui réfère à une pratique consistant à ramener des zones à l’état sauvage, y compris la réintroduction d’espèces animales qu’on n’y trouve plus naturellement.
La liste exhaustive est disponible à cette adresse.
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