Différentes enquêtes ont commencé, relatives aux accusations à l'encontre de l'écrivain Gabriel Matzneff autour de possibles actes pédophiles, revendiqués par l'auteur dans ses œuvres. Cité par Matzneff lui-même comme un de ses soutiens, l'actuel adjoint à la culture d'Anne Hidalgo, Christophe Girard, assure dans un communiqué qu'il n'entretenait pas de proximité particulière avec l'écrivain aujourd'hui accusé.

Christophe Girard, à droite, avec Kad Merad et Laurent Tirard
(ActuaLitté, CC BY SA 2.0)
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Les enquêtes battent leur plein autour de Gabriel Matzneff, accusé de « provocation à commettre des atteintes sexuelles et des viols sur mineurs » et d'« apologie de crime » : l’Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP) s'intéresse ainsi aux proches de l'écrivain, dont son éditeur chez Gallimard, Christian Giudicelli, qui aurait participé à des voyages à l'étranger s'apparentant à du tourisme sexuel.
Interrogé par le New York Times alors qu'il s'est exilé en Italie, Gabriel Matzneff a indiqué qu'il était « très, très seul », déplorant l'abandon de certains de ses soutiens. Dont Christophe Girard, actuel adjoint à la Culture de la maire de Paris qui, en tant que secrétaire général de la maison Yves Saint Laurent, avait apporté une aide financière à l'auteur.
Pendant deux ans, après une opération chirurgicale oculaire, Matzneff avait été soutenu par la maison de haute couture, qui payait les factures d'un hébergement à l'hôtel pour l'auteur et Vanessa Springora, selon le récit de cette dernière, Le Consentement. « Nous nous occupons de tout, les repas, tout », aurait indiqué Girard à Matzneff, selon les souvenirs de ce dernier : ce soutien financier aura duré environ deux ans. « Pour nous, c’est une goutte d’eau, ce n’est rien, nous vous aimons beaucoup », aurait ajouté Girard à l'encontre de l'auteur aujourd'hui accusé.
Dans son communiqué, Christophe Girard ne dément pas vraiment les propos de Matzneff, assurant que ces mesures ont été prises « dans le cadre de mes fonctions et au titre du soutien que la société apportait à de nombreux artistes en difficulté momentanée », indique-t-il, citant Marguerite Duras, Hervé Guibert ou encore Rudolf Noureev comme autres bénéficiaires.
— Christophe Girard (@cgirard) February 12, 2020
L'autre soutien de Christophe Girard à l'écrivain se serait manifesté en 2002, lorsqu'il appuie la candidature de Matzneff pour obtenir une « allocation annuelle aux auteurs » versée par le Centre National du Livre. Dans son communiqué, l'adjoint à la Culture de Paris, qui l'était déjà à l'époque, parle d'une « lettre de recommandation » et assure qu'il pourrait en avoir signé une pour Matzneff, mais qu'il n'en a « pas le souvenir ».
Matzneff avait en tout cas fait preuve d'une reconnaissance particulière à l'égard de Christophe Girard, puisqu'il lui avait dédié un de ses livres, La prunelle de mes yeux, paru en 1993 chez Gallimard, inspiré notamment par sa relation avec Vanessa Springora, qu'elle dénonce aujourd'hui.
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