La nomination de Frédéric Mitterrand au poste de directeur éditorial de la maison d'édition Christian Bourgois, qui publie notamment les traductions de J.R.R. Tolkien en français, a fait couler beaucoup d'encre. Dans un entretien, l'ancien ministre de la Culture assure que son arrivée à la tête de la maison ne constitue qu'une étape de « transition » en attendant de trouver un professionnel au profil adéquat.

(photo d'illustration, UMP, CC BY-NC-ND 2.0)
Quelques mois après une prise de participation au montant non précisé du fonds d'investissement de la famille Mitterrand au capital de la maison Christian Bourgois, la veuve du fondateur de la maison, Dominique Bourgois, a pris la porte de la société. Dans un communiqué diffusé par la société, on apprenait que Frédéric Mitterrand occupait alors la tête de la maison, en tant que directeur éditorial.
Il veillera « à préserver et développer le catalogue de la maison » : l'annonce n'a toutefois pas été très bien reçue par l'opinion publique, qui y voit un parachutage et une nomination aux motivations plus financières que professionnelles. Dans un entretien accordé au Point, l'ancien ministre de la Culture a tenu à répondre aux accusations.
Si Olivier Mitterrand a investi dans la maison Christian Bourgois, c'est par l'entremise de Frédéric Mitterrand, qui l'a « mis en contact avec Dominique Bourgois ». Entrepreneur et investisseur dans l'immobilier, le frère de l'homme politique « souhaitait investir dans une entreprise culturelle », rappelle-t-il. Or, il se trouve que la maison d'édition fondée par Christian Bourgois serait en difficulté, avec une dette de 1,4 million €, selon Frédéric Mitterrand.
Après la prise de participation au capital, destinée à apporter de quoi recouvrer les dettes, « Dominique [Bourgois] et mon frère commencent à travailler ensemble, mais que, très vite, ils ne s'entendent pas. Ce sont des choses qui arrivent, et c'était d'ailleurs un peu attendu », assure Frédéric Mitterrand. « Mon frère est un homme d'affaires, Dominique vivait un peu dans sa ruche, ça n'a pas marché », admet-il.
On imagine facilement la suite : la prise de participation a sans doute permis au fonds d'investissement d'obtenir une majorité des voix au conseil d'administration, ou en tout cas de faire pencher la balance pour obtenir le départ de la présidente de la maison d'édition, Dominique Bourgois. « Il y a eu une transaction financière », explique Frédéric Mitterrand, qui précise que le terme « évincée » ne convient pas à la situation.
Quant à sa nomination en tant que directeur éditorial, Frédéric Mitterrand assure qu'il va « aider à faire transition dans cette maison très traumatisée ». Il dément cependant être parachuté par désœuvrement : « Je n'ai jamais été éditeur, mais enfin j'ai tout de même exercé des fonctions qui font que je connais un peu les circuits du livre, vous ne croyez pas ? »
Pas éditeur, l’ancien ministre de la Culture ? Tiens donc : mais alors, que diable allait-il faire, ou qu'a-t-il donc fait, lorsqu’en novembre 2011, on l’a annoncé comme directeur de collection chez Séguier éditions ? Jean Le Gall, le directeur général, qui venait de reprendre Atlantica avec lui, expliquait à ActuaLitté que Frédéric Mitterrand aurait « la charge de créer et développer deux collections pleinement intégrées au catalogue de Séguier ».
N’a-t-on jamais vu les textes alors attendus pour la rentrée littéraire de… 2013 ?
Commentaires
ROY Sourdingue, le 01/06/2019 à 20:44:41
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