Buenos Aires, capitale culturelle en Argentine. La ville accueille le plus grand festival du livre d'Amérique du Sud, ainsi qu'une densité de librairies bien supérieure au reste du pays. L'attachement à la littérature y est omniprésent jusque dans le paysage.
En témoigne l'architecture du Palacio Barollo, hommage à la Divine Comédie de Dante, qui se dresse comme un phare surplombant le quartier de Monserrat. La ville a pris en outre des mesures sociales, afin de garantir de meilleures conditions de vie à ceux qui ont voué leur existence à contribuer au patrimoine littéraire local.
Les rédacteurs de la loi promulguée, animés de saines intentions ont déclaré vouloir : « renforcer la colonne vertébrale de la société ». Ainsi, ce sont déjà plus de 80 séniors de la littérature qui ont bénéficié de subventions allant jusqu'à 900 dollars mensuels, de quoi leur garantir de dignes fins de mois. Par ailleurs dans le cadre du soutien à la littérature, la ville offre des subventions aux éditeurs indépendants et accorde des exonérations fiscales sur les achats de livres.
Dans un premier projet, Carlos Heller désireux de protéger les auteurs de la précarité, a conseillé à l'État de verser 3 816 pesos (649,3 euros) par mois aux écrivains de plus de soixante ans, sans ressource, ayant passé plus de vingt ans dans le milieu littéraire, ou publié plus de cinq livres.
Le bénéficiaire doit avoir payé des impôts pendant quinze ans à Buenos Aires. Fin avril 2011, le député a déposé un projet similaire. Mille personnes seraient concernées. « Ils sont les créateurs qui génèrent une forme de richesse sociale qu'il est difficile de quantifier », expliquait-il en avril dernier. (notre actualitté)
En juillet, c'est le député Juan Carlos Junio qui a relancé le projet. La loi permet en outre à certains auteurs de bénéficier d'une dérogation si ces conditions ne sont pas remplies, dans certains cas exceptionnels. Ces mesures doivent être approuvées par un comité d'évaluation, comportant des membres issus notamment de la Société Argentine des Ecrivains ou du Département de Littérature de l'Université de Buenos Aires.
En dépit du déficit budgétaire, tandis que l'Europe se serre la ceinture au niveau des dépenses sociales, la terre natale de Jorge Luis Borges a accordé des subventions à plus de 2 millions de travailleurs du secteur informel. Ces mesures prises sous la présidence de Cristina Fernandez de Kirchner affirment l'objectif de réduire les inégalités. Ces dépenses suscitent néanmoins des inquiétudes auprès de ceux qui pensent qu'elles ne peuvent être viables sur le long terme.
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