Fin décembre, le député Adrien Quatennens s’inquiétait du devenir des Maisons des Jeunes et de la Culture. Il évoquait en effet une « liquidation des MJC dans le pays », structures dont « l’importance cruciale » n’est plus à démontrer. Or, la baisse de dotations des collectivités territoriales conduit à de vraies inquiétudes.
Festival de la micro-édition, MJC Villebonne (Nancy) - ActuaLitté, CC BY SA 2.0
Issues des mouvements de jeunesse et d’éducation populaire, datant du 13 novembre 1944, les MJC seraient menacées. Les maux qu’évoquent le député, et les problèmes financiers qu’ils induisent ont conduit à 82 licenciements dans la fédération Rhônes-Alpes en 2016. Celles de Picardie, Normandie, Champagne-Ardenne, ou Île-de-France se trouveraient dans des situations similaires.
Avec 2000 MJC dans le pays, ce sont autant de relais sociaux et culturels dont le gouvernement devrait se préoccuper. « L’éducation populaire est l’un des éléments fondamentaux du contrat social », rappelait le député.
La réponse, sollicitée auprès du ministère de la Cohésion des territoires, est finalement venue de celui de la Culture. Ce dernier revient sur la charte Culture-Education de 1998, qui a reconnu « institutionnellement le rôle des acteurs de l’éducation populaire dans la diffusion du savoir et le développement des pratiques artistiques et culturelles ».
D’ailleurs, en 2013, la charte a été renforcée avec des partenariats devenus conventions pluriannuelles : renouvelées pour trois ans, elles soutiennent le rôle des fédérations, et prennent en compte les priorités ministérielles, tout en assurant leur « déclinaison au travers d’actions concrètes sur les territoires ».
Les DRAC sont également associées à ces actions, sur le plan régional.
Mais pour les MJC, deux fédérations comptent parmi les partenaires du ministère de la Culture, la fédération française des maisons des jeunes et de la culture et la confédération des maisons des jeunes et de la culture. Des objectifs ont été établis :
• transmission des savoirs par l’accès à la pratique artistique et culturelle,
• expression et apprentissage du sens critique, responsabilité citoyenne,
• développement territorial,
• développement et animation du réseau des MJC,
• soutien aux initiatives en faveur de l’égalité d’accès à la culture sur tous les territoires,
• promotion du concept des MJC-Scènes culturelles de proximité,
• développement de nouvelles pratiques, notamment autour du numérique,
• développement et valorisation de la pratique amateur,
• valorisation du patrimoine
Un bel inventaire à la Prévert, mais dont on ignore encore s’il est soutenu économiquement par les pouvoirs publics. Si la rue de Valois assure que l’éducation populaire reste « un des enjeux prioritaires du ministère », il faudra encore démontrer l’attention qu’on lui porte.