Inspiré par Jules Verne et Henry Rider Haggard, Arthur Conan Doyle se lance en 1911 dans la rédaction de son nouveau roman : une expédition scientifique au cœur de la forêt amazonienne encore inexplorée, jusqu’à un plateau isolé où les dinosaures prospèrent toujours...

Le manuscrit est enrichi d’une série de 21 gravures de l’artiste Géo Dupuis réalisées pour la première édition française du roman, parue en 1913. Et comme à leur habitude, les éditions des Saint-Pères proposent de découvrir l’ouvrage originel et manuscrit, avec les annotations et ratures de l’écrivain. En somme, toutes les corrections apportées avant d’établir la version finale.
En 1910, Conan Doyle a déjà une belle réussite grâce à son détective de Baker Street : voilà près d’une trentaine d’années que ses aventures fascinent, enchantent et émerveillent. Mais le goût d’une expérience littéraire, « à mi-chemin entre le récit d’aventures et la science-fiction », se fait sentir.
Une autre vision de la science
À l’automne 1911, le début de l’intrigue est esquissé : il s’agira d’une expédition scientifique, dans les tréfonds de la forêt amazonienne, où vivent des créatures surgies de la préhistoire. Ou tout comme…
Notons qu’au moment de ses travaux préparatoires, le terme même de dinosaures a une certaine actualité : il n’est apparu qu’en 1841, officiellement…

Accompagnée d’une préface de Jon Lellenberg, agent et conseiller de la Conan Doyle Estate, mais également auteur de plusieurs ouvrages sur l’écrivain, cette édition montre bien des choses sur l’écriture. D’abord, en filigranes, ce sont les inspirations et études scientifiques qui surgissent : « Conan Doyle se pique à nouveau d’intérêt pour la théorie de l’évolution, lisant aussi bien T. H. Huxley — connu pour sa défense de Darwin — que le paléontologue français Georges Cuvier ou que le zoologue Edwin Roy Lakenster », indique la maison.
Et à ce titre, le professeur George Edward Challenger, qui guide l’expédition, aux côtés du narrateur Edward Malone, montre une nouvelle facette de ses personnages. Plus violents, tempétueux, nous avons de nouveau là un scientifique émérite et passionné. Très loin de ce que Holmes avait pu démontrer de soin et de calme…

D’autres détails dévoilent les processus narratifs et l’écriture, avec « peut-être une nouvelle piste permettant de penser que l’écrivain s’identifie à son personnage, même s’il s’est largement inspiré d’un ancien professeur de l’université d’Édimbourg ».
L’ouvrage est, comme toujours, disponible en édition limitée de 1000 exemplaires et numérotée, dans un tirage vert impérial, pour 180 €.
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