À compter du 30 octobre, la Belgique est entrée dans une nouvelle phase de confinement, déclarée par le Premier ministre, Alexander De Croo. Pour une durée de six semaines au moins, nos voisins d’outre-Quiévrain allaient vivre à domicile. Avec quelques aménagements toutefois en regard de la situation française.
D’entre les commerces, les librairies furent déclarées essentielles par la Belgique, comme l’assurait le vice-premier ministre en charge de la Mobilité Georges Gilkinet. « Les bibliothèques et ludothèques peuvent rester ouvertes, évidemment. Il est essentiel de permettre et favoriser l’accès à la culture, surtout en période de confinement », poursuivait-il.
Des librairies, des bibliothèques, en mesure d’accueillir du public avec des consignes sanitaires strictes certes, mais tout de même : la Belgique envoyait un signal fort. Pourtant, le secteur de la librairie belge vit une période tout aussi délicate que celle de ses confrères français.
Partant de ce constat, une organisation plus souvent active dans les rouages de l’industrie sort de l’ombre pour mener « une campagne de soutien à toutes les librairies ». Et revendique pour projet de « soutenir TOUTE la chaine du livre ».
« Vos magasins sont ouverts, mais vos responsabilités sont grandes ! Il vous revient de continuer à vendre en limitant les risques de contamination et donc le nombre de personnes en magasin. Certains ont décidé d’élargir leurs heures d’ouverture, d’autres travaillent beaucoup via leur site internet, chacun tente de s’adapter... », observe en effet la Banque du Livre.
SOCIÉTÉ: lisez-vous le belge ?
BDL n’évoque pas grand-chose pour le grand public belge : à titre de comparaison, il s’agit de l’équivalent de Dilicom en France, mais là encore, pas vraiment un acteur notoire de l’industrie du livre. Pourtant, La Banque du livre agit au cœur même de tout le secteur.
Cette association interprofessionnelle intervient pour « promouvoir et faciliter le commerce du livre ainsi que la communication sur les datas du livre en Belgique ». Elle regroupe libraires, éditeurs et distributeurs et à ce titre propose une plateforme pour simplifier les Échanges de Données Informatisées (EDI) entre professionnels. De même, elle gère le Fichier exhaustif du livre (FEL) contenant des informations sur les livres édités tant en France qu’en Belgique. Ce dernier est intégré au système de gestion des librairies.
Anticiper les achats, l'impératif
Forte de plus de 200 librairies, avec 25 distributeurs et 110 éditeurs, la BDL entre en contact avec tous les maillons — points de vente, producteurs et services logistiques d’acheminement. Et depuis quelque temps, elle s’est dotée d’un budget destiné à la valorisation des actions :
• De conseils en gestion pour les librairies,
• D’aide à la gestion des métadonnées pour les éditeurs
• De promotion du livre par des campagnes de communication
En somme, BDL n’a aucune raison de s’adresser au grand public — sauf en cas de pandémie : voilà qui tombe à pic. Parce que la vente de livres dans les meilleures conditions possibles rejaillit sur tout le secteur, l’association finance donc une opération de communication, qui, elle, touchera directement les lecteurs.

Anticiper, donc, sera le maître mot de l’opération, mais la BDL « souhaite que ses membres s’emparent du message pour le diffuser via leurs canaux », nous indique Gaëllle Charon, directrice de l’association. Anticiper, justement parce que « s’y prendre trop tard, c’est compter sur la rapidité d’Amazon ».
Une mobilisation collective
Avec l’aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles, la BDL veut envahir les réseaux, et « pousser le grand public à anticiper ses achats et ainsi éviter un afflux de monde en librairie en fin d’année et une impossibilité pour les éditeurs/distributeurs de fournir les commandes à temps ».

Histoire de fluidifier encore les messages, plusieurs formulations (ou wording, comme on dit dans le monde des community managers) accompagnent les visuels : “Pour des fêtes en douceur, prenez le temps de faire vos achats en librairie dès maintenant”, “Pour pouvoir garder ses distances, anticipons nos achats de fin d’année”, etc. Pour les librairies, du travail prémâché, à s’approprier malgré tout (avec les horaires d'ouverture de sa boutique, par exemple), pour aller plus vite.
« Nous espérons que ce dispositif répondra aux intérêts de chacun et vous souhaitons une fin d’année la meilleure possible dans ce contexte qui rend les choses tellement particulières pour chacun d’entre nous », conclut la directrice dans un communiqué.
Crédit photo : “On se bouge et on anticipe, capitaine !” - ActuaLitté, CC BY SA 2.0
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