Devenir écrivain est un rêve très largement répandu, mais c’est aussi un objectif très difficile à atteindre. Résultat, ceux qui arrivent à le devenir ne sont général pas avare de conseils, conscient de la chance immense qu’ils ont eue et souhaitant encourager les autres à profiter de l’expérience qu’ils ont pu gagner. Voici donc un petit florilège des 5 conseils qui reviennent le plus souvent dans la bouche des écrivains du monde entier.
Pour beaucoup d’aspirants écrivains, le plus difficile à vaincre, c’est la paresse. Personne n’attend de vous que vous écriviez quoi que ce soit. Personne ne vous obligera donc à écrire. Résultat, sans doute pour la première fois de votre vie, vous devez faire preuve de suffisamment de discipline pour vous forcer à travailler. L’une des meilleures manières d’y arriver, c’est de se fixer des échéances pour avoir des objectifs d’avancement et ne pas procrastiner en permanence.
Encore une fois, quand vous essayerez d’écrire, personne ne sera là pour vous reprocher de regarder une série à la place. Vous devez donc impérativement ménager votre concentration en éliminant les distractions. Certains vont à la bibliothèque pour cela, mais vous pouvez aussi vous aménager des horaires pendant lesquels vous coupez Internet.
Certains écrivains recommandent même d’utiliser une machine à écrire électronique parce que nos ordinateurs peuvent faire bien d’autres choses que d’écrire. Ce n’est pas le cas d’une machine à écrire !
Quand nous vous parlions d’échéances plus tôt, il s’agit évidemment de se poser l’échéance ultime : finir son livre. Cependant, un livre de 1 000 pages s’écrit quand même un mot après l’autre. Il ne faut donc pas se décourager face à ce travail de plusieurs mois qui vous attend.
Écrivez chaque jour pour avancer régulièrement et fixez-vous des échéances régulières pour en pas vous décourager. Par exemple, fixez-vous deux semaines pour avoir le squelette grossier de votre histoire.
Raconter des histoires est déjà un art en soi, mais écrire de belles histoires est une difficulté supplémentaire. Pensez donc le plus tôt possible à vous intéresser à votre style. Il évoluera et s’améliorera à force d’écrire, mais vous devez le trouver rapidement pour que votre travail soit intéressant. Tout a déjà été écrit, alors trouvez votre style pour offrir un point de vue neuf. La première chose à faire pour cela, c’est d’apprendre à faire de jolies phrases.
Il semblerait que l’erreur la plus commune chez les écrivains en herbe, ce soit de penser qu’une fois fini d’écrire, votre roman est terminé. Au contraire, c’est seulement là que commencer la dernière phase du travail : la relecture attentive et la modification minutieuse.
C’est une étape difficile, mais aussi très gratifiante, surtout si vous avez écrit un bon roman qui ne demande qu’à être perfectionné.
3 Commentaires
Vie QuatreSixQuatre
14/12/2019 à 08:09
Rien de neuf sous le soleil, en somme. D'accord avec tout à l'exception notable de "faire de jolies phrases".
La littérature n'a absolument rien à voir avec "faire de jolie phrases".
Faites des phrases qui claquent ou qui bercent, selon votre propos, des phrases rythmées, profondes, qui sonnent vrai, qui disent plus que ce qu'elles ont l'air de dire... Sortez vos tripes et fichez-vous de la "joliesse", qui n'est pas une valeur en art. La beauté, oui. La joliesse, c'est reservé aux rédactions du cours élémentaires.
Koba
14/12/2019 à 09:58
464...Si, des jolies phrases...agréables à lire, fluides (et ça n'empêche pas le style). Relisez Flaubert ou Zola...Moi, si l'écriture est moche, si l’auteur n’a pas vu son lecteur, je ferme et je porte à la boîte à livres.
Vie QuatreSixQuatre
14/12/2019 à 10:31
C'est que vous n'avez pas conscience de ce qu'implique l'adjectif "joli", mon cher Koba, qui n'a rien à voir avec la fluidité (la fluidité est souhaitable, en effet). Les synonymes de "joli" dans le dictionnaire sont : adorable - charmant - gracieux - joliet - mignon - ravissant - séduisant.
Les chatons filmés des fils FB sont assurément "jolis", mais ne feront jamais du grand cinéma. Ni Zola ni Flaubert ne sont "jolis" ! C'est un coup à se retourner dans sa tombe !
Ce qu'on peut lire sur le style de Flaubert : "Gustave Flaubert a marqué la littérature universelle par la profondeur de ses analyses psychologiques, son souci de réalisme, son regard lucide sur les comportements des individus et de la société, et par la force de son style dans de grands romans "
Au sujet de Zola : Dès 1864, Zola a élaboré sa première théorie du style, qu'il expose au moyen de la métaphore des trois écrans : l'écriture est un écran entre l'œil et le monde, et cet écran peut être de trois natures différentes, suivant l'esthétique à laquelle l'écriture obéit. De ces trois écrans, le classique, le romantique et le réaliste, il choisit le dernier parce qu'il est celui qui lui semble le moins déformer la réalité : « […] un simple verre à vitre, très mince, très clair, et qui a la prétention d'être si parfaitement transparent que les images le traversent et se reproduisent ensuite dans toute leur réalité88. » Cette même exigence de transparence et de clarté dans l'écriture l'amène à refuser « l'écriture artiste », celle des symbolistes notamment, contre lesquels il écrit en 1896 un article dans Le Figaro, dans lequel il exprime son désir d'une écriture d'où l'« idée » puisse transparaître avec une « solidité de diamant dans le cristal de la langue89 ».
Le maître-mot est dès lors la « simplicité dans la langue90 » contre les excès de la rhétorique et le « déluge de lieux communs, d'images connues, qui fait dire au grand public : “C'est bien écrit.” » Pour « acquérir un style simple, clair et fort », Zola, dans une préface de 1889, conseille aux jeunes écrivains de se frotter à l'écriture journalistique : l'urgence, la nécessité de la concision, les amèneront à se débarrasser des adjectifs superflus, à ne plus conserver « que le verbe91 ». C'est en effet à ce prix que la langue peut devenir « l'arme scientifique du siècle92 ».
Pour autant, la langue que Zola appelle de ses vœux n'est pas une langue neutre, qui serait l'équivalent, dans le domaine de la littérature, de l'objectivité photographique93. Paradoxalement, alors qu'il prend pour modèle de la création romanesque la méthode scientifique, dans la démarche de laquelle la subjectivité de l'observateur est censée n'avoir aucune part, il ne cesse de rappeler l'importance de la personnalité, du tempérament propre du créateur94. Le « grand style », c'est celui dans lequel s'exprime « l'expression personnelle » de l'artiste. C'est pour cette raison, explique Zola, qu'on peut reprocher à Balzac « ses phrases fâcheuses », « son style est à toujours à lui », et c'est ce qui fait de lui un grand écrivain95. Ce style personnel, ce tempérament, on ne peut selon lui ni l'acquérir quand on en est démuni, ni le changer quand on en possède un : le style, « on naît avec, comme on a les cheveux blonds ou bruns ».
Zola a par ailleurs donné quelques indications sur la manière dont il écrivait ses phrases, et qui a peu à voir avec l'idée selon laquelle la langue devrait se faire transparente pour ne pas faire obstacle à la manifestation du réel : la construction de celles-ci, explique-t-il, obéirait en effet avant tout aux lois de l'« euphonie » :
« J'entends le rythme de la phrase […] je ne prépare pas la phrase toute faite ; je me jette en elle comme on se jette à l'eau, je ne crains pas la phrase ; en face d'elle je suis brave, je fonds sur la phrase, j'attaque la phrase, laissant à l'euphonie le soin de l'achever. »