
Maintenant que les 50.000 euros investis par votre éditeur pour s'assurer que notre chronique vous soit favorable, on va parler d'homme à homme, mon cher Patrice. Les voyages en bateau, depuis Ulysse, c'est un brin éculé, non ? Les incursions du narrateur dans le périple qui doit mener Belalcazar et son équipe de bras cassés vers les territoires du Païtit, Diderot en avait fait de plus sympathique. Les renversements et les deus ex machina tirés du chapeau d'un magicien, ce n'est plus vraiment d'actualité...
En bref, êtes-vous en train de vous dire, la corruption que votre éditeur a tentée, nous sommes en quelques lignes en train de la ruiner ? Pas du tout. Votre livre est un pur morceau de bonheur, découpé à même l'Olympe, ruisselant d'ambroisie, morceau de choix pour le lecteur en manque de belles choses.

Pourtant, j'ai souri de toutes mes dents intérieures de ces méduses se sont agglutinées sur la coque du navire, j'ai adoré le pirate grosse brute au grand coeur tapi sous une barbe féroce, et qui tombe amoureux d'un des membres de l'équipage. Mieux encore, la petite pause au sein de la famille d'Inyoudgito était vraiment marrante, et vraiment, vous écrivez ce qu'on ne peut qu'aimer lire.

Il arrive en effet que l'on puisse savourer chacune des notes, des arômes ou des goûts d'un vin. Mais qu'on ne l'aime pas. On peut avec précision dire tout ce qui est bon, et même à quel point il est bien fait, mais il ne nous plaît pas. Il en est allé de même. Ce que vous avez écrit est excellent, mais ça ne m'a pas plu. Et pourtant, je me faisais une joie de le lire, votre livre...
Dans l'espoir que vous accepterez mes modestes excuses, je me tiens à votre disposition pour discuter de tout cela.
Cordialement,
Nicolas Gary,
Directeur de la rédaction
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