
Une monotonie architecturale déprimante, dans une zone pavillonnaire où le chez-soi ne se démarque en rien de chez les autres. Où les petits-enfants sont tolérés, mais pas plus de 15 jours d’affilée. M. Flesh est le garant de cette tranquillité. Lui, il, défonce les chats à coups de pelle : au moins, comme ça, on est sûr qu’ils ne reviendront pas.
Cette tranquillité pour couler de vieux jours heureux, c’est ce que sont venus chercher quelques nantis. Il y a Martial et Odette, lui si tranquille et elle si ordonnée ; Marlène et Maxime, elle ancienne danseuse à la beauté aujourd’hui fanée, lui éternel séducteur, dégoulinant de teinture pour cheveux et bardé d’un sourire à faire pâlir une publicité pour Email diamant. Et puis, il y a Léa. Si mystérieuse, encore belle, différente, mélancolique.

Très vite, cependant, le havre de paix se transforme en prison dorée, où tous les fantasmes et les peurs sont exacerbés. Dépouillés des boucs émissaires qui leur servent habituellement d’exutoire, chacun trouve un nouvel ennemi, à la hauteur de ses névroses. Qui une mouche, qui des visiteurs extra-terrestres qui nous observent en attendant une invasion proche. Et ces gitans, qui se sont installés près de la résidence, quelles peuvent bien être leurs intentions, si ce n’est de les dévaliser, de violer les femmes et d’égorger tout le monde ?

Quant à la chute… difficile à dire. Pour ma part, j’ai été déçue. Les dernières pages sont l’objet d’un changement de rythme, d’une accélération couplée à des ellipses, tout va très vite. Trop vite ? Le choix de la chute est judicieux, l’écriture reste maîtrisée. Certains l’apprécieront, sans aucun doute. Pourtant, quelque chose me dérange. Peut-être de quitter comme ça, de manière si brutale, ces personnages auxquels on s’est finalement attaché.
Retrouvez Lune captive dans un œil mort sur place des libraires.
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