
Maria das Graças vient de se suicider à Fortaleza, dans la maison familiale en ruines. Elle lègue ses écrits — huit cahiers — à sa nièce Mariana, quarante ans, avocate à Rio de Janeiro, mariée à un riche homme d'affaires.
Le récit de la jeunesse de Maria das Graças (en italique dans le livre) va bouleverser Mariana et lui révéler un secret de famille. Mais les mots de la tante vont faire écho à sa propre vie de façon assez troublante.
Les deux femmes se ressemblent : elles ont occupé la même place dans la famille, celle de la jeune fille destinée à se sacrifier pour prendre soin de sa vieille mère. Or toutes les deux ont, très tôt, refusé de se soumettre. « Il faut briser cette petite. Si ce n'est pas elle qui pleure, ce sont ses parents qui pleureront », disait une religieuse du collège à propos de Maria das Graças.

Bien sûr, Mariana s'en sort mieux. Avec le temps, l'étau se desserre. La notion d'honneur de la famille se dissout dans la modernité. Et même si les blessures demeurent, elle est devenue une femme libre.
À travers l'histoire de ces deux êtres, c'est l'histoire d'une société, d'une éducation et de la perversité des mères. Finalement, les victimes sont aussi celles qui étaient destinées au mariage, celles qui ont rêvé au bonheur conjugal. Leur désillusion a été terrible. « Toi, Leonor, ne me tourmente plus. Puisque je suis restée mariée, tu le peux toi aussi. C'est notre destin. », dit le mère de Mariana à sa seconde fille.

Ce roman est envoûtant. Les deux récits se croisent parfaitement, et tous les personnages qui entourent Maria das Graças et Mariana sont très beaux et tous très attachants.
Heloneida Studart est née 1932. Auteure de plusieurs romans, elle est aussi connue au Brésil pour ses activités de militante féministe.
Retrouvez Les huit cahiers, sur Place des libraires.
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