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Les Ensablés - "Une belle journée" d'Henry Céard (1851-1924)

Avec Henry Céard, nous en aurons fini de parler de ceux que l’on nommait, non sans méchanceté et envie, «la queue» d’Émile Zola, à savoir les écrivains les plus proches du maître naturaliste dans les années 1880, dont deux fort connus (Maupassant et Huysmans), trois autres beaucoup moins (Hennique, Alexis et Céard). C’est Céard que nous abordons aujourd’hui, avec son roman Une belle journée, publié en 1881, un an après la parution du recueil «Soirées de Médan» auquel il avait contribué avec sa nouvelle «La saignée». Une belle journée qui peut être consulté sur Gallica est un charmant roman, un trésor du naturalisme, un accomplissement en quelque sorte.

Le 23/08/2020 à 09:00 par Les ensablés

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23/08/2020 à 09:00

Les ensablés

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Par Hervé BEL

L’époque du club des cinq (Maupassant, Huysmans, Hennique, Alexis et Céard) 

Henry Céard est né à Bercy d’une famille d’origine champenoise. Il se destine d’abord à la médecine avant d’y renoncer pour devenir fonctionnaire au ministère de la guerre, métier qui laisse plus de loisirs pour l’écriture. Vers 1876, il rencontre un autre fonctionnaire, tout aussi féru de littérature que lui, un certain Joris-Karl Huysmans avec qui il se lie d’amitié. Découvrant Les Rougon-Macquart, Henry Céard, un dimanche, se présente chez Emile Zola qui le prend d’abord pour un représentant en vin, avant de comprendre qu’il s’agit là d’un jeune écrivain éperdu d’admiration.

Erreur qui ne dure qu’un instant, mais qui deviendra une espèce de légende pour le petit groupe qui va se constituer par capillarisation (Hennique, Alexis, Maupassant, Huysmans) et qu’on appellera «l’école» du naturalisme... À tort, car rien n’était moins homogène que ces écrivains qui prirent tous par la suite des directions différentes, notamment Hennique dont nous avons parlé, et bien sûr Maupassant et Huysmans. En attendant, les six compères écrivent ensemble le recueil Les soirées de Médan (1880).

En vérité, ce qui liait tous ces gens, et même Zola, était avant tout Gustave Flaubert et les Goncourt qu’ils allaient régulièrement visiter, à l’occasion de «leur jour», car à l’époque, on se recevait à jour fixe. Les maîtres attendaient les disciples et l’on passait ensemble de bons moments. Céard adorait se rendre à Médan. Zola l’appréciait beaucoup, notamment en raison de son esprit scientifique, et lui demandait conseil. Ainsi, en 1879, pour la rédaction de Nana, Zola le prie-t-il de lui fournir «la description exacte, scientifique, très détaillée, du masque d’une femme morte de la petite vérole ordinaire (1).»

Qui était Céard? Un pessimiste assurément, plutôt réservé, marqué à jamais par une histoire d’amour... Si l’on en croit Léon Daudet dans Sauveteur et incendiaires qui déclare : «J’ai retrouvé Céard, marié à une femme corpulente et sourde, de laquelle il disait, pour l’excuser : “Elle vient d’Amiens.Il avait eu, dans sa vie, une histoire de femme, compliquée et qui avait abouti à son asservissement par une mégère imbécile, sans beauté. Sa fin fut la démonstration parfaite du stupide “à quoi bon?».» Ainsi Céard était un «aquaboniste».

Daudet n’explique pas autrement l’attachement littéraire de Céard pour l’œuvre de Flaubert où gît justement, dit-il, cet «à quoi bon?» désolant, et que l’on retrouve effectivement, en filigrane, dans Une belle journée. Paul Genistry (Souvenirs de théâtre) décrit Céard: «monocle à l’œil», «un sourire ironique sur les lèvres, mais d’une ironie un peu sèche».

À la suite de l’affaire Dreyfus, tout comme Léon Hennique, Céard se sépare de Zola. Il entre en 1918 à l’académie Goncourt en reprenant le fauteuil de Huysmans (auquel avaient succédé entretemps Jules Renard puis Judith Gautier) et meurt en 1924 dans la situation maritale que l’on sait.

Henry Céard a peu écrit. Il a commis des poèmes (Sonnets de guerre), quelques pièces de théâtre (notamment des adaptations de textes de Zola), écrit pas mal d’articles dont Gustave Geffroy, dans les Cahiers naturalistes, vante l’extrême qualité : «(…) articles de critique d’une tenue de style et d’une hauteur de compréhension inusitées-publiés çà et là, dans des journaux presque ignorés de Paris, en Russie, en Amérique. Dans ces études, dans des préfaces telles que la préface de la Correspondance de Jules de Goncourt, que les pages sur Mme Alphonse Daudet, l’analyste des cervelles (Céard) se montrait dans toute sa supériorité, très compréhensif et très impartial, très explicatif et très ferme, un vrai historien littéraire.»

Il n’a produit que trois romans : Mal éclos (inédit), Terrains à vendre au bord de la mer (1906) et ce roman Une belle journée (1881) que l’on lit d’une traite, assez impressionné par la richesse du style, le soin du détail cru (qui rappelle le Huysmans d’En ménage écrit d’ailleurs la même année), et la fascination pour le sordide de la condition humaine.

Un roman fait de petits riens

L’histoire de Une belle journée tient en quelque sorte le pari de Flaubert d’écrire un roman sur rien : l’épouse d’un architecte, Madame Duhamain, trop souvent seule a remarqué lors d’un bal (le bal du salon des familles) leur voisin du dessus, un représentant de commerce en vins, monsieur Trudon, célibataire et coureur invétéré. La scène du bal n’est pas sans rappeler celle figurant dans Madame Bovary. Madame Duhamain, enfin, a le sentiment de vivre pleinement. «Elle, s’amusait prodigieusement. Depuis le soir lointain de sa noce, jamais elle ne s’était trouvée à pareille fête. Cette grande salle lui paraissait admirable avec ses glaces au tain piqueté, ses tentures de velours bilieux (...) Avec délices, elle respirait l’air poussiéreux qui montait du parquet tapé par d’incessants piétinements, elle humait cette odeur aigre à faire tousser, ce relent d’encre de Chine que dégagent les élégances secrètes d’une foule échauffée. (...) Alors, tout en multipliant ses pirouettes, Trudon devint très tendre. D’un ton respectueux et passionné, il lui débita toutes les fadaises de l’amour, toutes les niaiseries de déclarations (...). Madame Duhamaim l’écoutait sans colère, chatouillée dans sa vanité, caressée dans sa chair. Elle s’éveillait à des coquetteries soudaines.»

Le procédé littéraire est clair : le lecteur voit ce qu’il en est vraiment de cette salle que Madame Duhamain trouve «admirable». Il en est ainsi de tout le roman où, longtemps, avant la désillusion inévitable, la réalité vue par le seul lecteur est confrontée à ce que Madame Duhamain en perçoit. La joie ne naît que sa propre mystification. La chair est triste, certes, mais c’est le monde entier qui l’est aussi.

Désireuse de vivre enfin une aventure, elle profite de l’absence de son mari pour accepter de passer un dimanche avec cet homme qui espère bien «conclure», en l’emmenant dans un restaurant de la banlieue de Paris «Les Marronniers». On assiste, admiratif, à la description du voyage qui les mène du pont de Bercy à ce restaurant déserté. Là aussi, le monde est hideux : à sa droite, des magasins s’étendaient, une rangée de masures basses avec des murs salpêtreux mouillés par endroits de coulées d’urine. Et les deux comparses marchent. Madame Duhamain a des remords, refuse de donner son bras et donne ses raisons : son mari parti surveillé des travaux. Puis elle laisse son bras, rendue gaie par le soleil et la nature...

Mais la partie n’est pas gagnée pour Trudon qui sent la femme «faible et indécise». S’en suivent des dialogues d’une platitude extrême et qui ont, dans ce roman, le parfum et le comique de ceux des lieux communs collectionnés par Flaubert. C’est cela aussi faire de la littérature sur du rien..

Puis ils arrivent au restaurant qui «alignait les grosses lettres d’or fané de son enseigne, étalait la banale mélancolie de sa façade». Lieu peu romantique en vérité, mais fréquenté par le «haut commerce» où se rencontrent chaque semaine les entrepositaires d’eaux de vie. Où les gens échangent des vues sur la politique «tout en riant de leurs calembours...» Le restaurant est désert. La caissière ne sourit pas. Non loin d’elle, un garçon désœuvré bâille sur un divan. Déjà Madame Duhamain n’est plus si sûre. Mais trop tard, il faut monter rejoindre un cabinet particulier.

Dès lors, c’est le face-à-face, l’obligation de parler, et de devoir accepter ou refuser les avances de Trudon. C’est tout le talent de Céard de montrer comment l’héroïne change d’attitude et de pensée. Ils n’ont rien à se dire dans le «grand silence troublé de temps en temps par le cahot d’un omnibus, le crépitement des roues d’un haquet, le pas des chevaux d’un officier et de son ordonnance». Il est trop tard pour quitter la table, mais Madame Duhamain ne cédera plus, malgré les efforts comiques de Trudon dont on suit la pensée, tout comme celle de son interlocutrice. Quand il voit que ses tentatives sont vaines, il se prend à la mépriser.

Il faudrait partir, mais voilà qu’une pluie d’orage s’en mêle, transformant le monde ensoleillé vu à travers la fenêtre en un désolant spectacle… «La journée ne finirait donc pas!» Pour passer le temps, les deux héros se mettent à lire le journal chacun de leur côté. Ils repartiront sans que rien ne se soit passé.

Mais déjà, dans la voiture qui la ramène, Madame Duhamain se met à regretter quand Trudon lui dit : «Ainsi, nous allons nous quitter? (...) ce mot “quitter” éveillait dans son cœur des tristesses illimitées. Par cela même qu’elle allait finir, cette désillusionnante journée prenait soudainement pour elle un intérêt imprévu (...) elle se sentait maintenant pour Trudon elle ne savait quelle inerte sympathie. Elle ne souhaitait plus qu’il s’en allât. Certes, elle ne l’aimait pas, elle persistait à le trouver sot, stupide.»

Les vies sont minuscules. On attend l’extraordinaire que l’on croit approcher dans des moments d’ivresse, et tout finit dans le regret qu’il ne soit pas venu. Cela, tous nous le savons, mais Céard en fait ici une démonstration éclatante, remarquable, avec une ironie qui n’est jamais lointaine, avec de brusques envolées lyriques qui sont belles, et qu’il tranche d’un coup par des mots impitoyables sur les odeurs corporelles, la fatigue des yeux, des haleines... Et par la farce. À la fin du roman, de retour à la maison, elle entend de sa chambre où dort son mari les pas de Monsieur Trudon qui a ramené chez lui une petite femme.

Un accueil mitigé

Dans le Figaro du 11 avril 1881, Emile Zola, dans un grand article consacré à Huysmans (qui vient de publier En Ménage) et Céard, écrit à propos de Une belle journée : Céard a débuté par une œuvre qui marquera, je le dis sans crainte de me tromper; car cette œuvre est d’une philosophie nette et d’un accent personnel. Elle arrive comme une note extrême, ce qui la met à part, très en vue.

La presse du 21 août 1924, informant ses lecteurs de la mort de Céard, n’hésite pas à qualifier Une belle journée comme le plus curieux qu’est produit l’époque naturaliste.

Dans Gil Blas (14 juin 1881), Jean d’Arques, soulignant la quasi-inexistence de l’histoire, concluait ironiquement : Mais il faut signaler une étude sérieuse et approfondie des lieux d’aisance qui fera pâlir de jalousie l’auteur de En ménage (Huysmans). Dans sa notice nécrologique d’août 1924, l’Œuvre, reprochant à Céard son pessimisme aristocratique, le qualifie de disciple médiocre de Flaubert et de Goncourt, ce qui nous paraît, après la lecture d’Une belle journée beaucoup trop sévère. Et même Rémy de Gourmont, dans ses promenades, écrit : «Une belle journée», de M. Céard, livre très curieux et peu connu, représente à merveille l’idéal littéraire qui fut celui de toute une génération, il y a vingt-cinq ans. Idéal, en effet, car nul écrivain n’a peut-être jamais atteint ce degré de nullité systématique. Le terme «nullité» est certes à prendre dans le sens du «rien», et non pas comme une appréciation, mais il n’en demeure pas moins que le mot est rude et ambigu.

Laissons les derniers mots à Céard lui-même qui, fort lucide, s’exclamait : Des livres de désenchantement spéculatif, des romans sans la moindre intrigue apparente, n’ont aucune chance de succès. Malheureusement, il n’y a que ceux-là qui m’amusent à écrire! Je continue donc! (Mercure de France, numéro de mai 1918).

Note 1) Voir Zola, le saut dans les étoiles, 2002, Colette Becker

Note 2) : Pour en savoir plus sur l’accueil de la critique actuelle de l’œuvre de Céard, on consultera sur la toile l’article de Roderick Cooke «Le Schopenhaueur de Huysmans et de Céard» dans lequel on peut lire :

À partir des années 1950, dans les universités anglophones, des chercheurs tels que Ronald Frazee, Murray Sachs et surtout C.A. Burns ont commencé à faire sortir l’œuvre de Céard de l’ombre; Burns la réédita chez Slatkine en 1970. Chez les critiques francophones, on peut citer d’abord Pierre Cogny, plus tard René-Pierre Colin, Éléonore Roy-Reverzy et, plus récemment, Carine Goutaland parmi ceux qui ont donné des analyses du roman. La revalorisation critique d’Une belle journée est typiquement passée par l’accent mis sur son proto-modernisme (Goutaland suggère que le roman «annon [ce] l’absurde beckettien et le Nouveau Roman»11), ou bien sur sa réalisation du rêve flaubertien du «livre sur rien». William W. Thomas fond ces deux camps en un : d’une part, il soutient que «the modern reader will recognize in Une belle journée many characteristics of the contemporary novel, particularly the nouveau roman [...] the technique of portraying the characters through a fairly elaborate process of stimulus-thought-response calls to mind especially the process of conversation and sous-conversation used by Nathalie Sarraute»12, mais de l’autre son étude trace les intertextes et les réductions opérées par Céard par rapport à Madame Bovary.

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En janvier 1947, les éditions du Portulan publièrent un épais volume au titre biblique, « Heureux les pacifiques », que la critique accueillit avec force éloges, n’hésitant pas à parler de «roman fracassant et excitant » (Pierre de Boisdeffre), de « roman d’une génération » (Maurice Nadeau), tous se montrant impressionnés par  la justesse d’un tableau riche et complexe d’une époque charnière (1934-1945): ainsi Pierre Descaves, selon lequel ce roman est « sans aucun doute, le document le plus important, le plus impressionnant qui nous ait été donné depuis quinze ans, sur l’état d’une jeunesse que guettait le conflit de 1939-1940 et les années, noires et rouges, des refus ou des abandons ». Par Marie Coat

30/04/2023, 16:45

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Les Ensablés - Le renard à l'anneau d'or, de Nelly Kristink    

Mariève a vingt-trois ans lorsqu’elle épouse Gilles, de dix ans son aîné. Ce mariage la conduit à s’installer chez lui, dans un domaine forestier des Hautes Fagnes, à l’est de la Belgique. Le manoir du Rondbuisson, situé à l’orée du bois, est la résidence de quelques personnages rustiques et gentiment intrigants. Tout semble en place pour assurer le confort de Mariève, dans un cocon où l’on ressent plus qu’ailleurs le rythme envoûtant des saisons. Mais pourquoi n’y semble-t-elle pas heureuse ? C’est l’histoire de la lente dégradation d’un amour s’abîmant au grattage de l’écorce. Par Louis Morès. 

10/04/2023, 09:47

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Les Ensablés - Jeunes femmes en uniforme, de Terreska Torrès

« Elles sont les premières. Cinq filles. Jeunes, timides, heureuses, excités, cœurs battants et prêtes à mourir pour la France. » Nous sommes en 1940. La France vient de perdre la guerre. À Londres, la France libre sous l’impulsion du général de Gaulle fait ses premiers pas. Pour la première fois, les femmes prennent part au conflit sous l’uniforme français. Un Corps féminin de Volontaires de la France libre est créé, dans lequel s’enrôlent les héroïnes de ce roman, ainsi que son autrice, Tereska Torrès. Par Carl Aderhold.

26/03/2023, 17:17

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Les Ensablés - Kikou Yamata (1897-1975), la Japolyonnaise

Qui se souvient aujourd’hui de Kikou Yamata, une écrivaine née à Lyon en 1897 d’un père japonais et d’une mère française et décédée en 1975 à Genève ? Étonnante et attachante figure, auteure d’une œuvre importante. Par François Ouellet

12/03/2023, 10:00

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Les Ensablés - Génération hussards, de Marc Dambre

En septembre 2022, Marc Dambre, spécialiste de Roger Nimier, a publié chez Perrin une somme passionnante (je pèse mes mots) intitulée Génération hussards, en référence à une mouvance littéraire des années 50. L’occasion d’aborder avec lui non seulement la vie et la production littéraire des « hussards » les plus connus, mais aussi d’en (re)découvrir d’autres, dont Stephen Hecquet, objet d’un récent article des Ensablés, et de revisiter trente années de vie culturelle française. Par Hervé Bel

20/02/2023, 09:56

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Les Ensablés - Henry Thoreau sauvage, de Léon Bazalgette

Emmanuel Bluteau m’a envoyé ce livre, Henri Thoreau sauvage, qu’il vient de rééditer dans sa maison d’édition, la Thébaïde, avec ce petit mot : « Voilà un vrai ensablé ! ». Par Hervé Bel.

05/02/2023, 09:00

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Les Ensablés - Deutschland de René Trintzius (1898-1953)

Quiconque vous demanderait ce qu’évoque pour vous le nom de Trinztius, vous resteriez coi ou chercheriez en vain du côté des érudits anversois de la Renaissance. Bien oublié aujourd’hui, René Trintzius fut très connu dans le monde des lettres de la première moitié du siècle dernier. Né en 1898 dans une famille bourgeoise de Rouen -son père était un architecte renommé- il abandonna très en amont une carrière de magistrat pour se consacrer dans un premier temps au journalisme, puis rapidement à l’écriture de pièces de théâtre et de romans. Par Marie Coat

22/01/2023, 09:00

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Les Ensablés - Malpertuis (1943) de Jean Ray (1887-1964)

Au carrefour de ruelles obscures se dresse Malpertuis. Quentin Moretus Cassave, le maître de cette grande maison, s’éteint sur son lit de mort et fait lire à sa famille réunie les articles de son testament. Pour recevoir l’héritage, les héritiers doivent s’engager à venir vivre au sein de ce lieu rempli de mystères et seul le dernier d’entre eux recevra la fortune. Le dernier ? Dans cette demeure hantée peuplée d’une faune étrange et où le temps s’étire à la croisée des mondes, les périls sont immenses. Jean-Jacques Grandsire, un jeune neveu de Cassave, nous confie avec effroi les heurts et malheurs de Malpertuis. Un chef-d’œuvre du fantastique belge à redécouvrir. Par Louis Morès. 

08/01/2023, 09:00

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Les Ensablés - une biographie de Marie Borrély (1890-1963)

J’ai parlé, il y a quelques mois dans cette chronique, de Maria Borrély (1890-1963), une romancière d’exception de la Haute-Provence. Voici qu’une belle biographie vient de lui être consacrée par Danièle Henky aux éditions Le Papillon rouge, Maria Borrély. La Vie d’une femme éblouie. La biographe, qui a commencé à s’intéresser à Maria Borrély au début des années 2000, a pu avoir accès aux archives de l’écrivaine, se nourrir des souvenirs de Pierre Borrély, le cadet des deux fils de l’écrivaine, qu’elle a maintes fois rencontré, travailler aux premières rééditions avec Paulette Borrély, la femme de Pierre. Par François Ouellet

25/12/2022, 09:00

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Les Ensablés - La baie des Wallons (1991) de Viviane Dumont

Dernier tome d’une trilogie de romans historiques suivant sur trois générations l’histoire d’une famille aux XVIe et XVIIe siècles dans les Provinces-Unies et les Pays-Bas espagnols, La Baie des Wallons relate les aventures du jeune Tristan de Noirfontaine, un orphelin seul héritier de sa lignée ne rêvant que d’exploration au point de s’embarquer dans un navire à la conquête du Nouveau Monde. C’est avec enthousiasme qu’il participera àl’émergence d’une nouvelle ville et d’une société lui offrant une vie pleine de promesses, à condition de faire preuve de prudence et de ne pas oublier ses racines.

Par Louis Morès.

11/12/2022, 09:00

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Les Ensablés - Adieu mes quinze ans de Claude Campagne

Un chef-d’œuvre de la littérature jeunesse : Adieu mes quinze ans fut en 1960 un véritable phénomène éditorial : plus de 650.000 exemplaires écoulés. Le livre fut traduit en 11 langues et adapté en un feuilleton de 10 épisodes qui fit les beaux jours de l’ORTF au tout début des années 70. Il faut croire que ce roman sur l’adolescence possédait quelque chose de particulier qui avait pu toucher toute une génération. Elle se retrouvait dans le portrait de Fanny, l’héroïne du roman qui voyait du jour au lendemain sa vie bousculée avec l’apparition de deux êtres et d’un secret. Mais quoi ? Par Denis Gombert

27/11/2022, 11:34

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Les Ensablés – Stephen Hecquet, vie et trépas d’un maudit de Frédéric Casotti

Stephen Hecquet, avocat, écrivain… Pour beaucoup, ce nom ne dit plus rien. Auteur d’une dizaine de romans publiés dans les années cinquante, il est pourtant considéré comme l’un des membres de ce groupe que Bernard Frank appela les « hussards ». Ses romans n’ont jamais été réédités (sauf en 1993 pour « Les collégiens »). Début 2022, est parue chez Séguier une courte et bienvenue biographie de Stephen Hecquet par Frédéric Casotti intitulée Stephen Hecquet, vie et trépas d’un maudit, dont les Ensablés se devaient de rendre compte, d’autant qu’en 2013 notre ami Henri-Jean Coudy (dont les parents connaissaient bien Hecquet) avait déjà fait un article à propos d’Anne ou le garçon de verre.

13/11/2022, 09:00

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Les Ensablés - Régis Messac et le polar lettré, par François Ouellet

Romancier, essayiste, pamphlétaire, journaliste, professeur, historien de la littérature populaire, du roman policier et de la science-fiction, rédacteur en chef des Primaires, revue de gauche anticléricale, syndicale et pacifiste, etc., Régis Messac (1893-1945) a été de bien des engagements littéraires et politiques. Par François Ouellet.

30/10/2022, 09:22

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Les Ensablés : Passage des émigrants, de Jacques Chauviré

Prendre soin des seniors, des anciens, du quatrième âge, des personnes âgées, bref : des vieux, problème de société rebattu, mais irrésolu, au parfum de désolant scandale malgré d’indéniables avancées... En 1977, paraissait sur ce sujet Passage des émigrants, un remarquable roman écrit par un médecin, Jacques Chauviré (1915-2005), dernier d’une trilogie mettant en scène le parcours du Dr Desportes, médecin du travail puis gériatre. Par Marie Coat.

09/10/2022, 09:00

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Les Ensablés - Un jardin pour l'éternel, de Jean Carrière

« Tout a commencé en Champagne, fin mars 1915, lors de l’offensive menée par Joffre. Durant l’attaque, Pierre-Ézéchiel Séguier eut la moitié inférieure de sa jambe fracassée par un éclat d’obus. Il fallut l’amputer […] Il ne restait plus assez de morphine. […] “Je suis fait au fer et au sang”, rétorqua le blessé avec la raideur de ceux qui méprisent les faiblesses du corps et de l’âme. » Par Carl Aderhold

25/09/2022, 09:00

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Vie et mort de Grâce Modave : Le Passager d'Amercoeur

Hervé Bel anime dans nos colonnes le rendez-vous (presque) hebdomadaire des Ensablés. Mais il arrive aussi que notre ami écrivain se plonge dans les ouvrages de ses contemporains. Voici sa lecture du dernier ouvrage d’Armel Job, Le Passager d’amercoeur.

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Petite fille de Valentine Tedo : entre mémoire et amour

Lorsque sa grand-mère commence à sombrer dans la démence, la narratrice est quittée par celui qu'elle aime, un musicien en vogue, son premier amour. 

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Cinquante recettes d'Italie par Luana et Alessandro Belmondo

BONNES FEUILLES - Embarquez dans l'aventure gastronomique des Belmondo qui vous fera traverser l'Italie, de Rome à la Sicile, en passant par la Toscane et Venise. 

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Karl Kraus, figure Intransigeante du combat des mots

À l'occasion des 150 ans de la naissance de l'important Karl Kraus, les éditions de l'Herne rééditent leur numéro 28 de 1974, dirigé par l'essayiste et traductrice disparue en 2022, Eliane Kaufholz. La citation mise en exergue dans le bandeau de ce riche ouvrage rend bien compte de la puissance krausienne : « La tragédie tire son origine du refus d'obtempérer. »

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Un espion à Hollywood, une mission de taille pour Buck Danny

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27/03/2024, 17:13

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Par-delà la neige et le froid...

Un hiver froid, glacé même, uniformément blanc, au sol et dans le ciel, comme seules semblent savoir le faire les chaînes montagneuses du Montana. Nous voilà transportés dans les dernières années d’un XIXe siècle où la loi des hommes, qui se cachent derrière les volontés (prétendues) de Dieu, est fort expéditive et peu encline à prendre en considération tout élément qui pourrait être présenté au titre de la défense de celui ou celle qui est d’abord condamné...

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Mortelle fantasy

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Au bout de La Route, au bord du précipice

Un grand roman adapté par un grand bédéiste donne-t-il forcément une bande dessinée magistrale ? Impossible de généraliser, mais dans le cas de La route de Cormac McCarthy racontée en images et en bulles par Manu Larcenet, la réussite est indubitable. Elle provoque chez les lecteurs le même désespoir sidérant que l'œuvre originale. La grisaille et la crasse en plus.

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L’Inconnue du portrait et ses secrets

« En 1910, Gustav Klimt peignit le portrait d’une très jeune femme, de trois quarts, cheveux lâchés, affublée d’un grand chapeau marron, une étole de fourrure autour du cou, les épaules dénudées. » Un portrait qui, on ne l’apprendra que plus tard, fut le seul et unique tableau repeint par Klimt. Sous cette couche supplémentaire de peinture, une femme à l’apparence toute autre. Plus d’un mystère existe autour de ce portrait, qui a disparu pendant près de 100 ans…

27/03/2024, 10:54

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Dans l'Aveyron rural, une inquiétante disparition

Transférée dans le poste de police de Millau, dans le sud de la France, Sophie Cauchy enquête sur la disparition d'une adolescente nommée Jessica Borie. D’après ses parents, elle serait partie vivre dans une communauté isolée appelée La Bergerie après avoir quitté un squat à Nantes. Un départ en écho au parcours de Sophie : elle a plaqué la région parisienne et un couple toxique, pour se sauver…

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La Chine contre les États-Unis : un ordre mondial perturbé

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Que reste-t-il de l'enfance, 30 ans plus tard ?

BONNES FEUILLES — « Il m’arrivait souvent de penser à elle. Un frisson dans l’air, une éclaircie, ou, comme dans ce cas précis, une ressemblance, il n’en fallait pas plus pour la faire apparaître. J’avais alors le sentiment qu’elle était vraiment là, tout près, vivante, que son regard, son sourire s’adressaient à moi. L’espace d’une seconde, je retombais en enfance, car j’entrais dans son univers plus qu’elle ne surgissait dans le mien. »

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La perte d'un parent nous confronte à notre propre finitude

BONNES FEUILLES - L'« infans », celui qui reste muet. La perte d'un parent nous confronte inévitablement à notre propre finitude. C'est comme si le voile qui nous protégeait jusque-là disparaissait.

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Au Liban, l'homme qui plantait des cèdres

BONNES FEUILLES - Tout a commencé avec des livres et des rencontres. Dans les années 1990, après la fin officielle de la guerre civile au Liban, Laurent Sorcelle croise le chemin de Désirée Sadek, une jeune journaliste qui venait de sortir Le Cèdre du Liban, un ouvrage militant pour la préservation de l'ultime forêt de cèdres anciens et millénaires du nord du Liban et du monde. 

25/03/2024, 17:36

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Dans les bas-fonds de Londres, un tueur est né

Après Madrid, traversons l’Europe pour gagner Londres, pour un tout autre polar, dans le quartier de Soho. Geats, détective obsessionnel, dont les enquêtes ont passablement entamé l’esprit. Dans les différentes affaires qu’il a traitées, crimes et bien d’autres l’ont entraîné vers des chemins obscurs. En cette année 1935, ce policier des mœurs traite les malfrats avec un esprit à géométrie variable… jusqu’à un meurtre plus choquant que d’ordinaire.

25/03/2024, 14:33

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Raconter Venise par ses lagunes, en bande dessinée 

Le 28 février, lors d’une rencontre organisée à La Libreria, créée en 2006 par Florence Rault et Andrea De Ritis, on a parlé de Venise, mais pas de la Venise que l’on connait, avec Piazza San Marco, les touristes, les pigeons et les « gondoles » sur les canaux… On a parlé plutôt d’une Venise de lagunes, une terre de frontière interprétée comme une « petite Méditerranée » imaginée par les auteurs de la bande dessinée Le passeur de lagunes.

25/03/2024, 13:12

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Le sang coule dans les rues de Madrid...

Jon Gutiérrez et Antonia Scott travaillent comme enquêteurs pour un projet gouvernemental secret appelé Projet Red Queen, consacré à l’investigation sur des crimes. Le décès d’une femme nommée Raquel Planas, découverte à son domicile de Madrid quatre ans plus tôt serait banal… si la capitale espagnole n’était pas en proie à une série de crimes violents, répandant une véritable terreur…

25/03/2024, 13:07

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Un "voyage au coeur du grand bazar européen"

« [Novembre 2023, gare de Przemyśl, à l’est de la Pologne.] Dans quoi je me suis embarqué ? ». Après s'être introduit dans l'Assemblée nationale (Palais-Bourbon), Kokopello dévoile le tumulte européen. Mais tout commence un an et demi plus tôt, le 24 février 2022, dans le bureau du secrétaire général des Républicains…

25/03/2024, 13:00

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À la gorge : un contre-la-montre suffoquant

Une semaine pour prouver l’innocence d’un condamné : la chose semble impossible, surtout lorsque le dossier est clos depuis dix ans. Le meurtrier présumé menace : si, dans une semaine, son innocence n’est pas prouvée, il se suicidera. Victor Caranne, le héros des deux premiers romans policiers de Max Monnehay, sonne son retour dans une nouvelle enquête à haute teneur psychique. 

25/03/2024, 12:40

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Silver Surfer : dilemme cornélien et énergie cosmique

One-shot exceptionnel, Silver Surfer — L’Obscure clarté des étoiles porte déjà un titre emprunté au Cid de Corneille. Un oxymore qui résonne à 250 ans d’intervalle, loin de la puissance SF du dessin de l’Italien Claudio Castellini. Et pourtant, ce vers revêt soudain une dimension fantastique qui épouse parfaitement le projet éditorial remontant à 1996.

24/03/2024, 11:48

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L'ascension et la chute de John Galliano et Alexander McQueen  

BONNES FEUILLES - Au début des années 1990, John Galliano et Alexander McQueen font une entrée spectaculaire dans le monde discret de la haute couture avec leurs collections révolutionnaires, riches en références d'une sophistication éblouissante, bouleversant ainsi tous les codes établis. 

24/03/2024, 07:30

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Le journal du Prix Goncourt 1980 Yves Navarre

BONNES FEUILLES - Yves Navarre, figure emblématique de la littérature de la fin du XXe siècle et lauréat du Prix Goncourt en 1980 pour Le Jardin d’acclimatation, a marqué son époque par son talent multiple de romancier, dramaturge et dialoguiste, ainsi que par sa présence active dans le milieu culturel parisien des années 1970-1980. 

24/03/2024, 07:00

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Lesley Blanch entre Romain Gary et un dramaturge

BONNES FEUILLES - Lesley Blanch (1904-2007), à la fois femme indépendante, artiste accomplie et exploratrice passionnée, a consacré une grande partie de sa vie à deux figures marquantes de son existence : le dramaturge Théodore Kommissarzhevsky et l'écrivain Romain Gary, ce dernier étant son premier mari.

24/03/2024, 06:30

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L'écho de la voix du fils perdu

BONNES FEUILLES - Il y a quinze ans, un adolescent autochtone était tragiquement tué par un tir policier accidentel. Ce drame a profondément bouleversé sa famille. Maria, sa mère, doit faire face à la maladie d'Alzheimer de son mari.

23/03/2024, 07:30

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Riton Liebman, de Préparez vos mouchoirs aux excès

BONNES FEUILLES - Bruxelles, 1977. En proie à l'ennui, le jeune Riton Liebman, âgé de treize ans, décide de tenter sa chance à un casting organisé par Bertrand Blier pour son film à venir, Préparez vos mouchoirs. Dès ses premiers mots, le réalisateur est convaincu d'avoir trouvé son personnage. 

23/03/2024, 07:00

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L'Europe, notre souveraineté dans un monde incertain

BONNES FEUILLES - L'Europe fait face à des défis majeurs. Critiquée pour son manque de proximité par certains, accusée d'ingérence par d'autres, elle se trouve également confrontée aux populismes qui la désignent comme le responsable idéal de divers maux. En outre, les propositions de faire de l'Europe une fédération ne rencontrent pas l'adhésion populaire escomptée.

23/03/2024, 06:30

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Mindset

22/03/2024, 14:50

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De romancière à enquêtrice : quand un meurtre vous tombe dessus...

Quoi de plus jubilatoire quand on travaille à son nouveau polar qu’un meurtre dont le coupable, semble-t-il, vous avertit charitablement. Susan Cooper, romancière britannique et à succès, réside à Paris : ce samedi pluvieux, elle reçoit un message par Instagram, de Nora Melki. La jeune femme lui écrit : « Je l’ai tué, s’il vous plaît aidez-moi ! »

22/03/2024, 12:36

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Une famille d'espions, au milieu de Musso et Dicker

De la littérature avant toute chose, voici ce que les 10 meilleures ventes de la semaine 11 (11-17 mars) nous apprennent. À l’exception de l’entrée notable de Spy Family tome 12 de Tatsuya Endo (traduction Satoka Fujimoto et adaptation par Nathalie Bougon) en 4e position, avec 22.334 exemplaires, tout n’est que fiction. Avec deux romanciers qui campent fermement.

22/03/2024, 10:39

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Accepter son corps, et en finir avec la pression sociale

BONNES FEUILLES — Combien de fois s'est-on trouvé devant le miroir, les larmes aux yeux, se jugeant trop enrobé, constatant des vergetures, ou se lamentant sur des oreilles trop écartées... Nous nous critiquons pour être trop ceci ou cela, un véritable gaspillage d'énergie ! Peut-être que le réel souci ne réside pas en nous, mais plutôt dans les normes de beauté oppressives qui nous accablent.

22/03/2024, 08:30

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À la rencontre de celles et ceux qui partagèrent la vie de Kafka

BONNES FEUILLES — En 1935 à Berlin, Felice Bauer, qui fut fiancée à Franz Kafka à deux reprises, s'échappe de l'Allemagne sous le régime nazi avec ses enfants, tandis que les proches de l'écrivain cherchent également à fuir les prémisses de l'Holocauste. Des décennies plus tard, un individu se présentant comme le fils de Kafka approche à Manhattan le fils de Felice, déclenchant ainsi une saga autour des célèbres Lettres à Felice rédigées par Kafka. Traduit du tchèque par Barbora Faure

22/03/2024, 07:30

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Avant que ne s’effondre Koinè

Imaginez : notre monde, dans un bon nombre d’années – combien précisément, on ne le saura jamais. Un monde désormais complètement chamboulé, où l’équilibre s’articule autrement. Le capitalisme est une notion vétuste, notre société telle qu’on la connaît aujourd’hui s’est tout bonnement écroulée. La cause ? Une révolution.

21/03/2024, 16:57

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Lettres sur la lumière

21/03/2024, 16:30

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À quoi ressemble la guerre d'aujourd'hui ?

BONNES FEUILLES — En dépit des espoirs placés par les démocraties après la Seconde Guerre mondiale, de l'effort pour établir un ordre international basé sur le multilatéralisme, et malgré la présence de la dissuasion nucléaire, les conflits continuent d'éclater à travers le monde, y compris à proximité de l'Europe.

21/03/2024, 07:39