Roland Cailleux : soutenu par Gide (dont il fut le médecin), admiré par Vialatte, lu par Gracq, salué par Nimier mais disparu des radars de la postérité littéraire. Ainsi va le monde des lettres. Voici qu’en cette année du centenaire proustien nous venons de lire Une lecture de Roland Cailleux, roman étonnant, foisonnant et drôle, en forme d’hommage libre à l’auteur de la Recherche.
Le 14/12/2013 à 10:01 par Les ensablés
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14/12/2013 à 10:01
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Par Denis Gombert
On le sait depuis qu’on est en âge de tenir un gros livre entre les mains (et de le lire jusqu’au bout), un des problèmes avec la lecture de Proust demeure son caractère monumentalement excluant. Comme si l’ombre de « la Cathédrale de la Recherche » protégeait d’un manteau de sainteté tout écrit du Maître ; comme si ne pouvaient se trouver conviés au cœur du temple proustien que les initiés qui « relisent la Recherche ». Car, vous l’aurez certainement remarqué s’il vous est arrivé d’approcher la secte des fervents, on ne lit pas la Recherche : « on relit la Recherche », phrase d’autant plus dissuadante pour le néophyte qui se sent de facto écarté du cercle. Ainsi beaucoup de lecteurs passent leur chemin, effrayés par cet Annapurna des lettres (l’Himalaya étant réservé à Hugo depuis le jugement de Gide) et la pédanterie de ses contemplateurs dévots. Beaucoup regimbent face la hauteur de la haie et contournent l’édifice transformé en obstacle.
En fait, Proust intimide depuis que la critique d’après-guerre l’a bombardé génie en tout : philosophe répondant à Bergson, fondateur (à son insu) du Nouveau Roman, critique d’art de premier plan, chroniqueur social étourdissant, pasticheur étincelant, plus grand moraliste de son temps (au sens dix-septiémiste du terme), orfèvre du langage, psychologue hors pair et même désormais : arbitre des élégances, cartographe parisien, météorologue des humeurs. Bientôt gastronome, vous verrez ! Il n’est quasiment pas de semaine sans qu’une nouvelle livraison éditoriale vienne grossir la bibliographie proustienne. Il est en train d’arriver à Proust ce qui est arrivé à Rimbaud : on se dispensera de sa lecture à partir du moment où son effigie aura remplacé son œuvre. A quand le mug Marcel Proust pour déguster le thé ? Cela doit déjà bien exister.
Dans ce contexte de concurrence bibliographique effrénée, nous extrayons le roman de Roland Cailleux, paru en 1948 chez Gallimard qu’a republié le Rocher en Motifs en 2007. Au sortir de l’après-guerre, la figure de Proust n’ayant pas encore atteint son pic de célébrité (elle ne sera propulsée vraiment qu’à partir des années par la critique structuraliste), le discours sur son œuvre s’en trouve beaucoup plus décomplexé. Pour qui voudrait découvrir Proust avec simplicité, naturel et joie, la fréquentation de Cailleux est éminemment recommandable, son roman Une lecture mettant en scène Bruno Quentin, petit patron d’une entreprise familiale, qui gère depuis quelques années à Paris la fabrication et le commerce du cristal de luxe.
Le modèle pourrait en être Baccarat. La maison Quentin bénéficie d’une solide réputation sur la place parisienne et, même s’il n’est pas mondain, Bruno apprécie d’avoir accès au grand monde qu’il observe cependant d’un œil sévère. En tant que chez d’entreprise, Bruno garde les pieds sur terre. En même temps, soucieux de rester dans le coup, il est à l’affût de toute proposition artistique et suit les technologies nouvelles qui pourraient faire avancer sa petite fabrique. Côté privé, Bruno n’est pas marié. Il fréquente Dora, une actrice volubile, aussi inconséquente que charmante, dont il ne se dit pas épris mais qu’il entretient tout de même. Dora rêve d’être actrice de cinéma, la grande affaire de l’époque pour toute comédienne de théâtre. Bruno ne l’écoute que d’une oreille distraite, tout comme il ne porte que peu d’attention à ce Monsieur Proust dont Dora et certains de ses amis lui conseillent la lecture.
Et puis Bruno tombe malade… Les bronches. De l’asthme. Il faut du repos. La vie parisienne ne convient pas. Trop bruyante, trop trépidante. Bruno doit se retirer. Plusieurs semaines, croit-il. En fait plusieurs mois. C’est durant cette retraite près de Grasse que Bruno Quentin entame la lecture de la Recherche. Au début Bruno est très circonspect et dubitatif. Il trouve le style de Proust trop chargé et les enjeux dramatiques de son œuvre trop minces. Il manque refermer le livre. Mais très vite, il commence à relever des correspondances entre sa propre vie et celle des héros proustiens, notamment Swann : « à mesure que l’histoire se dérobait, Bruno devenait plus indulgent pour Swann et plus sévère envers lui-même ».
D’abord, grâce à la figure du Narrateur, Bruno est replongé dans sa propre enfance, puis, par le biais de l’expérience malheureuse de Swann avec Odette, se trouve contraint de se questionner sur la portée et la souffrance du sentiment amoureux. Bousculé dans ses certitudes, la lecture de la Recherche pousse Bruno a opéré maintenant une véritable mue intérieure. Le texte lui devient de plus en plus intime et nécessaire. Il se plait à le reprendre à plusieurs reprises, à le fouiller scrupuleusement. Pour un peu, il s’en croirait lui-même l’auteur.
Bref, il apprend à le lire et à l’admirer même s’il reste chagriné par le côté approximatif de la Recherche avec sa foule de détails, d’inachèvements, de passages baroques, de fautes, d’injustices ou de jugements à l’emporte-pièce. Bruno n’a pas encore compris que pas plus que l’homme n’est parfait, une œuvre ne saurait être achevée et que c’est précisément cette imperfection, ce trop-plein, ce trop long, ce toujours digressif chez Proust qui en fait toute l’humanité, la justesse et le prix artistiques. Bruno a d’abord voulu résister à l’œuvre proustienne parce qu’il l’évaluait avec un œil critique formé au discours rationnel. Mais Proust a frappé si juste en son cœur qu’il est désormais perpétuellement ramené, presque malgré lui, à l’enchantement de cette lecture.
De la même façon, Bruno qui reprochait au Narrateur son indolence, cet homme « incapable de résister à ses désirs », se mordra les doigts de s’être cru différent. Bruno se pensait fait d’un autre bois : homme d’énergie et de conviction capable de dominer ses sentiments! D’ailleurs, pour se le prouver, il a congédié Dora qui était venue lui rendre visite à Grasse, pensant ne plus pouvoir assumer plus longtemps cette relation avec cette « cocotte ». Le premier pas est libérateur mais le second plonge Bruno dans un abîme de mélancolie. Il regrette son geste. Et pour cause : le voici seul, éloigné, souffrant et désormais jaloux ! La lecture de la Recherche qu’il poursuit (n’oublions pas que c’est Dora qui lui avait parlé la première de Proust) va lui apprendre le tragique des sentiments et l’amertume de la perte des êtres chers. C’est presque par hasard, alors rétabli et de retour à Paris, que Bruno comprend enfin que Dora est devenue la maîtresse de son jeune frère Gérard, de dix ans son cadet, décrit comme « franc comme l’or et d’une nature raffinée ». Maintenant Bruno souffre. Il est au désespoir. Et jamais les pages de la Recherche ne lui sont apparues aussi justes et essentielles. Il faut apprendre à perdre et à mourir. Même les vainqueurs, un jour, seront les vaincus. La lecture de Proust enseigne à Bruno l’humilité et, chose plus précieuse encore, d’ouvrir les yeux sur le grand théâtre du monde et des sentiments. Cette lecture imprévue aura déposé son germe et fait fleurir une conscience.
Grâce à ce livre, Bruno aura changé : il se sera affranchi des préjugés de son milieu, il aura éprouvé dans sa chair le doute et la souffrance, puis il se sera consolé du monde tout en voulant en préserver le vivant et parfois la beauté. Tout cela grâce à un livre, un livre et une femme dont il pensait qu’ « ils n’étaient pas son genre. »
Denis Gombert Voir sur Cailleux, ici
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BONNES FEUILLES - Dans la fin des années 1980 à Manhattan, Greenwich Village, Elva, la chanteuse emblématique du groupe A Queen in New York, est retrouvée morte d'une overdose d'héroïne malgré une longue période de sobriété.
24/04/2024, 18:37
BONNES FEUILLES - Appelez cela comme vous voulez, un pied-à-terre, une bicoque, un abri, une cambuse, Alain Guyard, lui, philosophe forain, nomme sa cabane au fond des bois un « mazet », lieu de confort mesuré, de mœurs frugales et de songeries profondes.
24/04/2024, 08:30
BONNES FEUILLES — Quoi de plus révélateur qu'une maison ? Ce sont nos propres petits théâtres : nous les ornons, les modelons, les mettons en valeur et, en contrepartie, elles révèlent notre identité. Qu'il s'agisse d'un pavillon en banlieue, d'une cabane au fond d'une impasse ou d'un appartement en ville, elles peuvent devenir des refuges ou des lieux de combat.
24/04/2024, 07:08
Après le décès de sa mère, quand son père a décidé d’aller habiter en Écosse avec son frère, Ann a choisi de quitter l’Angleterre où ses parents s’étaient installés. Ils avaient quitté l’Idaho où Ann était née et où son père avait échappé à un terrible accident dans une mine près de Kellog dans le nord de l’état.
23/04/2024, 21:59
Caracas, capitale du Venezuela. Le pays est en crise, tant et si bien que plus aucune issue de sortie ne semble exister. Alors les habitants de la ville se saisissent de leurs affaires et quittent tout ce qu’ils ont connu, espérant une vie meilleure ailleurs. Pour remplacer les êtres humains, les chiens abandonnés emplissent les rues. Si les hommes peuvent décider de leur destin et s’éloigner de la corruption et de la douleur, que peuvent faire tous ces chiens sans amour ?
23/04/2024, 21:58
Les jeux d’évasion connaissent un très grand succès, avec des salles qui se sont ouvertes un peu partout en France. Mais on peut également inventer un parcours propre pour amuser des invités chez soi, avec, par exemple, un récit fondé sur des intrigues littéraires célèbres.
23/04/2024, 16:05
Ah, l’armée : la franche camaraderie dans les casernes, l’odeur du napalm, le matin, au réveil… et toutes ces joyeusetés dont les civils sont désespérément privés… Fabrice Erre publie chez Delcourt un quasi-documentaire (quoiqu’un peu facétieux parfois), sur le monde tel que les militaires le régiraient. Envoyez l'armée. Du bon, du bon, du binaire !
23/04/2024, 14:27
BONNES FEUILLES - Julie Pradines, naturopathe certifiée, offre 60 recettes simples et savoureuses accompagnées de conseils précieux pour intégrer une alimentation anti-inflammatoire au quotidien dans son nouveau guide.
23/04/2024, 09:33
BONNES FEUILLES - Dans La Part des Lâches, Marguerite Boutrolle explore avec acuité les contradictions contemporaines. Le livre peint le portrait d'une jeune génération qui recherche des modes de vie plus durables et humains, tout en se confrontant au risque de l'isolement.
23/04/2024, 09:17
BONNES FEUILLES - Printemps 1974. Après douze ans entre Paris et Londres, Natàlia Miralpeix retourne à Barcelone pour retrouver sa famille. On lui assure que rien n’a changé, mais elle constate que tout est différent : la révolution sexuelle, politique et artistique y fait rage. Bien que Franco soit encore au pouvoir, son règne semble toucher à sa fin.
23/04/2024, 09:15
BONNES FEUILLES - Un parcours en 50 étapes pour apprivoiser ses ombres et révéler sa lumière est un guide écrit par Cécile Neuville, psychologue reconnue. Inspiré par les théories de l’inconscient de Carl Gustav Jung, ce livre aborde le concept du shadow work, une tendance majeure en provenance des États-Unis.
22/04/2024, 17:36
BONNES FEUILLES - Traduit de l'italien par Laurent Lombard, Les Jours de la peur se déroule à Bologne dans les années 70. L'intrigue commence avec un attentat qui détruit le centre de transmission de l’armée, entraînant la mort de quatre personnes et blessant de nombreuses autres.
22/04/2024, 17:33
BONNES FEUILLES - Découvrez les meilleures histoires audio du duo de conteuses Huile d'olive & Beurre salé, illustrées par Nathalie Choux. Ces contes sont disponiblessur toutes les plateformes de streaming comme Apple Music, Deezer, et Spotify.
22/04/2024, 17:29
Tout débute avec un appel téléphonique désespéré : une mère à son fils, racontant l’insupportable quotidien, la violence conjugale — encore ! C’est un soir de février où les larmes ne se retiennent plus nourries de l’effrayant sentiment que l’histoire se répète. Déjà, avec l’ex-mari... À présent, lui…
22/04/2024, 10:45
Habitué des pastiches, Pascal Fioretto s’en est encore donné à coeur joie face aux traits d’écriture et à l’ethos d’écrivaine qu’on relie à Annie Ernaux. Pour les fins connaisseurs de l’oeuvre de la Prix Nobel 2022, le rire devient vite irrépressible.
22/04/2024, 09:40
BONNES FEUILLES - Teddy Schaffran, un détective et criminologue de Lyon, est bouleversé lorsqu'il apprend que le corps mutilé de sa fille Morgane a été découvert dans la ville minière reculée de Norferville, au Grand Nord québécois, près d'une réserve autochtone.
21/04/2024, 08:30
BONNES FEUILLES — Dès la sortie de son premier single en 1981, Suicidez-vous le peuple est mort, Jean-Louis Murat impose son style unique : une affinité pour les mots et les mélodies, associée à une prise de risque permanente. Ce nouveau venu se démarque dès lors des sentiers battus de la chanson française, empruntant un chemin singulier, à la fois escarpé comme les sentiers auvergnats qu'il célèbre dans ses chansons et buissonnier comme sa voix éraillée et envoûtante.
21/04/2024, 07:30
Anna et Adam, deux jumeaux, vivent dans une commune désertée, au cœur d'un paysage en constante mutation. Ils se préparent à un cataclysme imminent qu'ils nomment « Tempête ». Adam assure la veille le jour, tandis qu'Anna prend le relais la nuit. Ils ne se rencontrent qu'à l'aube et au crépuscule.
21/04/2024, 06:30
BONNES FEUILLES - Virginie Grimaldi, traduite dans plus de vingt langues, célèbre la publication de son dixième roman cette année. Connue pour son humour pétillant et son talent narratif, cette écrivaine française a vendu plus de sept millions d'exemplaires de ses livres en France en quelques années seulement.
20/04/2024, 08:30
Pour suivre le code du samurai, une seule voie est possible : celle du sabre ! La saga épique du samurai Takeo se poursuit avec cette nouvelle aventure riche en rebondissements et en action ! Voici Dettes de sang, le tome 17 de la saga de Jean-François Di Giorgio et Frédéric Genêt, entamée voici 20 ans désormais...
20/04/2024, 06:30
En avril, ne te découvre pas d’un phyl… actère et pourtant, la bande dessinée fait recette : quatre ouvrages dans les 10 premières places, en cette semaine 15 (8/14 avril). Et comme il se doit, One Piece un jour, One Piece toujours : Eiichirô Oda garde la première place avec le tome 107 (trad. Djamel Rabahi et Julien Favereau) et 25.261 nouveaux adeptes !
19/04/2024, 12:50
Il est difficile de dénombrer le nombre de films sortant chaque année et inspirés d’une œuvre littéraire tant cet usage est répandu. À chaque succès de librairie correspond son volet cinématographique. Mais au-delà de cette relation intime entre la littérature et le cinéma, une nouvelle dimension émerge, celle de la publicité au cinéma. Mais le succès est-il pour autant toujours au rendez-vous ?
19/04/2024, 10:33
BONNES FEUILLES - « Comme l’amour, le désamour est universel et, pourtant, nous ne souhaitons ni le vivre, ni le raconter. Il n’y a pas d’histoires du désamour, ou seulement des histoires transmises sous le manteau, de bouche à oreille.
19/04/2024, 07:30
BONNES FEUILLES - Tessa, une ancienne chanteuse classique devenue courtière immobilière à Montréal, traverse une période difficile malgré une vie de famille apparemment comblée avec Jim, son mari dévoué, et leurs trois fils qu’elle aime profondément.
19/04/2024, 06:30
Monsieur Méchant dirige une terrible organisation qui est en train de planifier la destruction de l’humanité. Mais dès qu’il passe en mode “off”, il part en expédition pour découvrir la culture humaine et vivre sa passion pour les pandas. Un slice of life tous publics rempli de douceur et de mignonnerie.
18/04/2024, 12:19
Le monde littéraire est un concentré de destins extraordinaires. La plupart des femmes qui se sont essayées à l’art rigoureux de l’écriture sont méconnues du grand public. Pourtant, des centaines d’entre elles ont sorti des œuvres qui ont marqué leur temps et qui continuent de résonner aujourd’hui.
18/04/2024, 11:16
Christine Ribardière, connue pour ses traductions, sort aux éditions La Geste, son premier roman dans la collection Le geste noir, Meurtre en Montmorillonnais. Roman policier, vous l’aurez deviné, qui nous entraîne de la campagne poitevine à La Rochelle, d’où Georges Simenon semble surveiller, d’en haut, l’avancée de l’enquête.
18/04/2024, 09:41
BONNES FEUILLES — Découvrez 100 repas prêts en un rien de temps grâce à ces recettes de plats complets cuits en une seule fois sur une simple plaque de four. Pour ne plus gaspiller son temps en cuisine, 100 repas variés et ultra rapides avec ces recettes « tout-en-un » qui ne requièrent qu'un seul ustensile et une unique cuisson : une plaque de four !
18/04/2024, 08:10
BONNES FEUILLES — Dans ce petit village paisible près d'Annecy, Antoine a du mal à trouver sa place dans la vie. Séparé de la mère de son fils, il vit sous les combles de la maison de ses parents et a du mal à payer le loyer. Heureusement, il y a les soirées passées au Café des Sports, où il retrouve Fanny, son amour de toujours, et les autres habitués.
18/04/2024, 07:21
BONNES FEUILLES — Depuis son enfance en Savoie, sur une terre de légendes, Céleste est captivée par la vie secrète des champignons et leurs pouvoirs extraordinaires. Avec sa meilleure amie Murielle, elle étudiait ce monde végétal fascinant, malgré l'indifférence de ses parents.
18/04/2024, 06:34
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