
Yi Mongnyong est jeune lui aussi. Il est issu d’une grande famille noble. Son père, nommé par Sa Majesté, est, depuis quelques années, le gouverneur provincial de Namwon et, par sa sagesse, il a largement contribué à la prospérité de la région. Mongnyong est instruit, poète et promis à un bel avenir au sein de l’administration du royaume.
Lors d’une promenade qu’il entreprend avec son valet afin d’admirer les beautés naturelles de la région et trouver quelque inspiration poétique, Mongnyong rencontre Chunhyang alors que celle-ci se fait pousser par sa servante sur une balançoire. Rapidement épris l’un de l’autre mais trop jeunes pour se marier, ils s’épousent quand même avec le consentement de Wolmae, mais dans le secret de la famille de Myongnyong.
Aussi le drame commence-t-il lorsque le père de Mongnyong est nommé vice-ministre du roi à Hanyang, la capitale où toute la famille doit partir dans l’instant.

Les poèmes insérés dans le texte restent cependant, à mon goût, décevants. Je ne connais rien à la poésie extrême-orientale. Je n’ai jamais été particulièrement attiré vers une connaissance approfondie de la culture des pays d’Extrême Orient. Aussi, je regrette de n’avoir pas réussi à pénétrer, au travers de cette légende et de ce texte pourtant ancré dans les tréfonds de l’âme coréenne, au moins une partie de l’esprit poétique dont il était fait si grand cas dans cette société puisque c’est quand même sur ses capacités de versificateur que le héros gagne ses galons dans l’administration royale !
De même que j’ai aussi du mal à comprendre comment ces jeunes peuvent être interdits de mariage tout en ayant accès à ces épousailles auxquelles la mère de la jeune fille donne son consentement. Certainement des us et coutumes desquelles mon ignorance est totale et dont, je l’avoue, je n’ai pas fait l’effort d’aller chercher une signification qui, de toute façon, n’aurait rien apporté à la fluidité de lecture du texte.

Le texte est accompagné de nombreuses notes permettant au puriste de prolonger sa lecture par des compléments plus savants (elles n’ont cependant pas répondu à mon interrogation ci-dessus…) mais qui ne gênent nullement le lecteur simplement intéressé à découvrir le patrimoine culturel coréen et à faire une petite incursion dans ce qui paraît être un texte fondamental de l’imaginaire collectif (à l’image de notre Roland soufflant dans son cor à Roncevaux ?) au point que ce thème est entré de plain-pied dans la modernité sous forme de bande dessinée et même de dramatique pour la télévision et le cinéma !
Il est probable que nombreux seront ceux qui resteront étonnés de ce fait à la lecture d’un scénario tout simplement rectiligne, sans aucune surprise et définitivement suranné (mais ceci n’enlève rien à une lecture enchanteresse et charmante).
Du coup, il est dommage de ne pas pouvoir profiter des apports dont le texte a dû bénéficier lorsque présenté à une assistance captivée par un conteur chevronné ! On peut ainsi facilement imaginer toutes les digressions et les circonvolutions dans lesquelles une tradition orale a bien pu emporter une telle légende pour la mettre au cœur de tout un peuple.
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