Jane Henriot, Le Bargy, Madame Simone... Un spectacle au Théâtre Proscenium

J'ai parlé il y a peu de Madame Simone (1877-1985), actrice célèbre puis romancière (cliquer ici). Le hasard fait bien les choses: elle est une des héroïnes de la pièce Jane (s)actuellement jouée au Théâtre Proscenium (2, passage du bureau, 75011 Paris, Métro Alexandre Dumas). Marie Den Baes est à la fois l'auteur, le metteur en scène et l'actrice principale de ce "docu-théâtre" (cliquer ici pour son interview), aux côtés de deux autres jeunes acteurs Carole Mermoud et Julien Massetti. Tout en développant une intrigue (amoureuse ou pas?) contemporaine mettant en scène une jeune femme bouleversée par l'accident de sa soeur plongée dans le coma (qui apparaîtra, mais je n'en dis pas plus), et un jeune homme visiblement épris d'elle, la pièce est surtout l'occasion de découvrir l'histoire de Jane Henriot, seule victime de l'incendie de la Comédie Française en mars 1900. Elle était la fille d'Henriette Henriot, actrice, et la maîtresse de Charles Le Bargy qui l'abandonna pour épouser... Madame Simone, laquelle ne fut pas plus heureuse avec Charles que ne l'avait été Jane. L'héroïne contemporaine, d'abord personne froide et de caractère très pratique, se transforme peu à peu en cette Jane Henriot dont on ne sait rien de précis au départ, sinon qu'elle est morte et avait des yeux mélancoliques. C'est une espèce de métempsychose, une espèce de mise en abyme qui rend la pièce peu à peu onirique, et on se laisse aller, à écouter un texte souvent beau, toujours intéressant, propice à la rêverie. Marie Den Baes (si belle au dernier acte)  s'est investie totalement dans sa pièce. Jane, c'est elle. On sent que dans sa vie, elle brûle, d'une passion dévorante (comme on dit)  pour le théâtre, et c'est bouleversant à regarder. Elle a la chance d'être accompagnée par Carole Mermoud dont le jeu ajoute à l'impression onirique de l'atmosphère. N'hésitez pas à y aller. Vous y verrez un joli spectacle, apprendrez pas mal de choses et vous aiderez des acteurs passionnés à se faire connaître.   PS. Le billet coûte 15 euros.